Plumes de papillons ...

Il faisait beau, le ciel était dégagé, permettant à la jeune fille de voleter sur son bâton au grès de ses envies. Très à son aide dans tous les milieux, sauf celui terrestre, la jeune fille était assise en Amazone. Sa longue robe bordeaux jurait avec ses longs cheveux roses remontaient en une coiffure compliquée et, dans ses bras était serré un chat noir, le regard inquiet et le poil hérissé.

Framboise sifflotait gaiement, elle avait l’intention de se rendre à Myztéria, mais, venant de Farconid, elle était obligée de survoler la forêt blanche. Dieu merci, son balais lui permettait de se maintenir à grande distance de ce lieu étrange. Elle leva le nez, ferma les yeux et inspira à plein poumons la fraîcheur revigorante de l’air. Puis, elle se pencha en avant pour voir ou la forêt se terminait. Malheureusement, ce mouvement eut pour effet de déséquilibrer le bâton. Il piqua du nez. Le chat, affolé planta ses griffes dans les bras de sa maîtresse. Cette dernière, toujours à son aise se mit à rire avec ravissement quand à la vitesse et, calmement, fit remonter le bâton.

Le sort lui permettant de faire léviter un bâton était le seul qu’elle maîtrisait à peu près et encore, pas à tous les coups ! Mais enfin, ça marchait assez souvent pour que la jeune fille puisse s’en vanter et omettre sans trop de gène l’appellation d’apprentie sorcière afin de passer directement à celle de sorcière. Bon, il était vrais que ce n’était pas le moyen de transport le plus agréable. Le bois était dur et l’appui peu large. L’on était donc mal assis mais, ça ne dérangeait guère la Framboise qui paraissait aussi à l’aise sur son bâton que dans un fauteuil à boire du thé. Qu’elle étrange demoiselle elle faisait, air bourgeois alors qu’elle était issue d’une basse, très basse caste.

Le chat avait levé ses yeux vert la jeune fille et, il se mit à la regarder en ronronnant. Oui, elle était énervante, oui son manque de cervelle et de discernement embêtait l’animal mais, malgré tout, il devait avouer qu’elle était drôlement gentille et, qu’avec elle, l’on ne s’ennuyait pas !

Soudain, comme pour lui donner tord, le balais piqua à nouveau du nez vers la forêt. Sa vitesse augmentait et, ce n’était plus un sourire réjouit qui éclairait son visage mais une expression gênée. Le chat poussa un miaulement plaintif, révisa son jugement quand à Framboise et, planta solidement ses griffes dans le bras de la jeune fille. Ils allaient s’écraser …

La chute fut rude mais dieu merci, ils atterrissaient dans une forêt. Les arbres amortirent leurs chutes et, par une grande chance, ils n’en moururent pas. Ils ne furent pas non plus grandement blessés. Cette chute sans dommages confirma à nouveau les soupçons du chat. Sa maîtresse était protégée des dieux, ce n’était pas possible qu’avec toutes les galères qu’ils se prenaient elle n’ait jamais rien ! Quand tous les aventuriers de son groupe était mort, sauf elle, ce n’était pas normal ! Donc, elle était protégée !

Framboise se releva, pleine de courbatures mais, un grand souvenir aux lèvres. Elle s’étira avec nonchalance, faisant quelques mouvements d’assouplissement. Le tout en bottes à talons aiguilles et robe longue fendue sur le côté … En pleine forêt. Bah tiens, ils étaient biens ! Elle se palpa et, voyant qu’elle n‘avait rien, elle finit par sortir un miroir de sa besace de voyage. Heureusement qu’elle avait été soigneusement fermée, sinon elle aurait à nouveau tout perdu ! Enfin bref, le miroir n’avait rien, protégé par un cache de bois mais, ses fioles de potions étaient elles toutes cassées et avaient mouillée tout son sac. Sans se départir de son air enjouée, elle apprêta ses mains et prononça d’une voix hésitante quelques formules incertaines. Curieusement, le sort marcha et son sac sécha. Une bonne chose pour elle.

Elle ouvrit le miroir et, pour la première fois, eut une moue boudeuse. Elle ne s’était pas trompée, une branche lui avait bien abîmée le côté droit de la mâchoire. Une plaie sanguinolente s’y ouvrait. La sorcière y porta ses doigts puis les contempla, d’un regard fixe et émerveillait. Ils étaient maculés d’un rouge carmin. Son regard se mit à scintiller avant qu’elle ne réussisse à écarter ses prunelles bordeaux de ce spectacle obscène. Elle s’essuya les doigts dans l’herbe et repassa son index sur sa plaie avant de le sucer pensive.

Elle se mit sur son séant, ôta épingles et rubans de ses cheveux, les laissa cascader dans son dos. Ils étaient tout emmêlés et pleins de brindilles. Une grimace vint orner son visage. Yerk, ça, c’était embêtant. Elle referma son miroir et le rangea dans son sac avant d’en sortir un petit peigne d’ambre, cadeau d’un garçon. Bien évidemment, ça n’aurait jamais été sa vilaine marraine qui aurait pensé lui offrir un peigne. Selon Framboise, celle-ci ne se peignait qu’une seule fois l’an, le jour ou elle prenait sa douche … Nan, là, elle était mauvaise langue.

Son esprit se mit à divaguer alors qu’elle se peignait, toute songeuse. Ce qu’elle détestait les nœuds, ça faisait mal et c’était embêtant. Au bout d’une bonne demi-heure, cependant, elle s’avéra satisfaite de la douceur de sa tignasse, remit son peigne dans sa besace, sangla cette dernière à son épaule, récupéra son bâton et, se mit en route pour sortir de la forêt. Fraise merci, pour ce qu’elle avait put en voir, elle n’était pas tombée très loin de l’orée.

Dans tous les cas, son bâton ne voulait plus voler, sans doute que sa magie était fatiguée, ou qu’elle faisait encore des siennes. Framboise ne se faisait pas d’illusion, malgré le fait qu’elle soit la septième fille d’une septième fille, elle était loin d’être la sorcière la plus douée du monde !

L’orée parut enfin, finalement, ils ne s’étaient pas écrasés si près d’elle que cela ! Une haute tour était posée à côté d’elle, étrange ! Elle n’y prêta cependant pas attention, s’asseyant dans l’herbe pour se reposer. Malheureusement, en ce jour funeste, tous semblaient s’être donner le mot pour l’embêter. Une cohorte de papillons vint se perdrent dans ses cheveux. Avec une méchanceté enfantine, Framboise en attrapa un aux ailes blanche et, appuya dessus, l’insecte mourut de suite et, pensive, réfléchissant à son acte de violence méchante et gratuite, la jeune fille déchira ses longues ailes en lambeaux diaphane qui lui collaient aux doigts, elle les laissaient partir au vent, les regardant virevolter avec délice. Un léger sourire moitié amusé, moitié horrifié flottait sur ses traits.

Azeliaan était à peine arrivé, que l'envie le prit. Il fallait qu'il saches, surtout depuis qu'il savait qu'il y avait une tour au milieu d'une forêt. Il s'agissait pour son peuple de lieux rares, mystique et sacré, car une légende de leur culture disait que l'avenir du monde fut une fois dicuté sur une tour forestière. De plus, il n'était pas rare que ces tours soit construites sur des noeuds telluriques, où des courants d'energie de puissances varié formaient une source de Mana extraordinaire.

Il se mit en route : il se mit en route pour la tour blanche, avec son equipements de voyage. Si quelqu'un de son peuple (et pourquoi pas sa soeur, qu'il recherchait en vain depuis des années...) était passé par là, la Tradition vooulait qu'il laisse une trace bien précise. Le rituel pour l'aprecevoir était simple, mais pas sans risque : si Azeliaan était réveillé avant la fin, son âme serait perdue. A jamais.

Après un voyage d'à peine quelques jours, à peine car qu'est-ce qu'une semaine, quand on a marché onze années de sa vie, il arriva à l'aurée de la forêt, du côté opposé à Myzteria, et donc de la "Tour sombre", puisqu'il s'agissait du nom qu'on avait donnée à cette tour.
Il sortit son arc. Pas par peur d'une éventuelle attaque, mais parce qu'il avait faim, et que traverser cette forêt prendrai du temps. Il se mit en route : il marchait vers la tour, et se dit que tout gibier imprudent qu'il croiserait passerai dans sa besace, jusqu'à ce qu'il est assez pour tenir deux jours...

Cela ne fut pas long, et Azeliaan maitrisé l'arc à un niveau exeptionnel. Il en faisait depuis dix-huit ans, alors forcement... Après une journée et demi de marche se produisit un incident étrange. Il marchait, et avait déjà consommer une partie de ses provisions. Rien de bien exeptionnel, mais il voulu encore attraper quelque chose... Il se remit à l'affut.
Puis il entendit un bruit. D'insctint, il se retourna, et tira. Mais il se rendit compte de sur quoi il tirai, et remonta le tir dans l'urgence, autant qu'il le put : devant lui se tenait une jeune fille, qui le regardait avec horreur... La flèche, heuresement déviée, se planta quelques centimètres au dessus de la tête de la fille. Quelques cheveux roses s'accrochèrent au trait...
Il dit alors, sur le ton de l'excuse :

"Tout va bien ? Je suis désolé, j'étais à l'affut, et vous avez fait du bruit... je vous est prit pour un petit animal, au bruit discret que vous avait fait pour marcher... Mais croyez-moi, je ne vous veux aucun mal !"

Et il eut à attendre quelques longues secondes avant que la jeune fille réponde, visiblement surprise par la violence et la vitesse de l'action ne sorte de sa torpeur et réponde.

Les papillons avaient finis par comprendre que la jeune fille qu’ils prenaient pour une fleur n’en était, en vérité, pas une. Ils s’envolèrent donc, avec grâce et légèreté, de leur vol incertain. C’était si beau de voir ce déploiement de couleurs que la jeune fille se leva à la suite et les accompagna, laissant ses affaires en plan.

Popol, plus pragmatique resta assis sur son derrière, regardant, effaré, sa maîtresse qui s’en allait, battant des bras telle une espèce de papillon rose et grand. Il finit par se coucher en boule, appréciant les rayons de soleil qui se heurtaient à son pelage noire. Il sombra dans une douce torpeur, se laissant rôtir sous la chaleur. Le noir avait bien des avantages, notamment celui d’avoir pratiquement toujours chaud.

Durant le court laps de temps qu’il fallut à Popol pour s’endormir, Framboise elle, avait pénétré sous le couvert de la forêt et, elle s’amusait à danser du haut de ses talons aiguilles. Curieusement alors que sur un terrain plat et lisse elle passait son temps à tomber, la surface inégale et pleine d’embûche de la forêt lui convenait et, la jeune fille ne trébucha pas une seule fois. L’on aurait put croire à une apparition. En effet, quoi de plus normal qu’une jeune fille aux cheveux et yeux rose, à la peau aussi blanche que de la farine et habillée d’une façon des plus étranges, le tout en pleine forêt !

Alors qu’elle avait laissée le couvert derrière elle, un bruit d’arc qui se bande la fit se retourner. Elle poussa un hurlement strident qui fit partir tous les papillons. Elle ferma les yeux et, le bruit d’une flèche passa à quelques centimètres au dessus de sa tête. Elle se figea dans un tronc d’arbre, juste au dessus de la jeune fille. Voyant qu’elle n’était pas morte, cette dernière ouvrit les yeux et, les promena autour d’elle avant de se retourner pour détacher la flèche et l’inspectait. Une voix la fit alors sursauter. Elle se retourna à nouveau, un grand sourire au niveau des lèvres.

« Oooo, il n’y a pas de mal, ça va très bien ! Mais, vous ne savez pas vraiment viser ! Vous m’avez raté de beaucoup ! »

Elle devait sembler un peu étrange la petite Framboise à, à moitié, gronder le jeune homme parce qu’il l’avait ratée ! Mais, comme toujours, Framboise avait été victime d’une chance insolente, sa chance, la meilleure de ses alliée. Bien meilleure que la soit disant magie qui courrait dans ses veines !

D’un pas léger, tenant toujours la flèche dans sa main droite, elle s’approcha du jeune homme et se planta, son nez à quelques centimètres du sien. La jeune fille eut un jolie sourire, prit la main du garçon, l’ouvrit et, y posa la flèche avant de refermer un à un les doigts. Un grand sourire illuminant ses traits, elle commenta son geste de quelques mots amusés et peu concernés.

« Voilaaaa, cadeau ! Content ? »

Elle rit. Son rire était cristallin, enfantin. Un vrais rire de petite fille. De son autre main, elle prit la main libre du jeune homme et, repartit en dansant, tirant l’archer à sa suite. En même temps qu’elle dansait, elle accompagnait ses pas d’un chant de guerre maudits, chanson que lui chantait sa marraine pour l’endormir. Les épisodes en étaient très sanglants et particulièrement peu propices au ton qu’elle employait mais, Framboise s’en fichait. Elle ne connaissait pas énormément de chansons en entier et, celle-ci se prêtait bien à l’air joyeux qu’elle lui attribuait.

La suite fut... pour le moins déconcertante. Cette fille était ou totalement folle, ou simplement incroyablement imature, pensait Azeliaan.

La première chose qu'elle fit, après avoir échapée d'une douzaine de millimètres à un flèche qui lui aurait enfoncé le crâne de 5 centimètres dans un tronc et donc d'une mort certaine quoique relativement peu douloureuse, c'est lui reprocher mon tir... Mais pas au sens qu'on croirai : elle lui reprochai de l'avoir raté !

Naquada compris alors à quelle sorte d'individu il avait affaire... Cette impretion d'immaturité et d'inconscience se renforca par la suite, lorsqu'elle lui rendit sa flèche (!), en le gratifiant d'un « Voilaaaa, cadeau ! Content ? » aussi infantile que déconcertant. Puis cette fille, décidement dérangée, le prit par la main, et entraina le pauvre homme encore hébété d'une réaction aussi... désabilisante. Tout en le tirant elle chanter la "Complaite des Réabatats", chant qui retracer la terrible bataille d'Anhteraa, qui opposa les Réabatats, fière peuple qui possédait les terres et dont le nombre était de 412, à l'armée des Toramass, peuple envahisseur attaquant avec 4996 fantassins de tout type. La bataille durant trois jours, et ce fut les envahisseur qui vaincurent... et qui arrivèrent au nombre de 36 dans la ville. Ce chant racontait d'une manière terrible et sanglante chaque heure de cette bataille, et était un hymne à la mémoire des combatants Reabatats qui avait fièrement donner leur vie pour leur peuple.
Azeliaan connaissait ce chant, comme tout voyageur et membre d'un peuple nomade, et comme tel respectait énormement la mémoire ce ces hommes d'exeption.

Et cette fille le chantair d'un air joyeux, réjoui, comme une gamine de 12 ans le ferait avec un poème puérile ! C'était trop pour Naquada, trop d'un coup, trop d'irrespect. Il repoussa violement la jeune fille, ou plutôt la fillette, et s'écarta.

<< Je regrette, mais je n'ai pas de temps à perdre à de telles sottises ! J'ai autre chose à faire que de rester à écouter une gamine qui ne sait pas de quoi elle parle chanter une chanson qui la dépasse grandement au niveau du sens et de l'esprit et démolir la mémoire d'Hommes hors du commun; juste pour s'amuser !>>
Il avait jeté ces phrases avait une nuance de mépris dans la voix, et cela eu l'effet d'une gifle.

Azeliaan se retourna, et partit, laissant seule cette idiote. Mais, hélàs, elle était trop fière pour partir ainsi. Quoique l'épisode la calma un peu... pour le moment.