Devon... Devon... Devon...

Devon… Devon… Devon…
Tic tic …
Tac clac
Devon… Devon… Devon…
Tic tic…
Tac clac…
Devon… Devon… Devon…

Le murmure s’intensifiait toujours, alors que le son des pas, parmi une multitude d’autres, semblaient résonner. Encore et toujours, le même murmure oppression, la même présence désagréable. Cette impression qu’une crampe vous prend le ventre quand vous sentez sa présence. Tout s’intensifiait. Mais pour qui? Où? Peut être est-ce ce couple de jeune gens qui, aisé, n’aurait pas du échapper à la surveillance de leurs gardent en empruntant une ruelle passablement désagréable, un peu étroite… Une odeur de souffre s’étalait dans cette endroit alors que le couinement de certains rats ramenaient les ambiances sordides à leurs grands jeux de terreur. Si ce n’avait été de la lame qu’on entendait tranquillement ce faire dégainer, peut être leurs cœurs n’auraient pas eut un tour d’arrêt. Mais peut importait, puisque la seconde venu, les cœurs en questions ne servaient plus. Les cadavres, déposés à terre, deviendraient sans doute un encas de choix pour les rats d’ici. Pour l’instant, par contre, il y en avait un plus gros qui fouillait un peu sur les deux personnages, sans doute pour trouver de l’argent, peut être même deux bourses bien plaine de pièce d’or.

Ce qui fut chercher fut trouver, alors sans grande considération pour ses deux jeunes gens, sans doute plein de bonheur il y avait de cela quelques heures, l’être qui avait commis le crime partie, essuyant la lame. Sans signe de bonne humeur, de satisfaction, simplement un regards nébuleux, avec au coin des lèvres, un sourire sordides, presqu’une moue amusée. Un regard plus tard et le soleil venait soudainement se poser sur sa masse, un rayon passablement dédaigneux reflétant la lame qu’on venait de rengainer avec calme. Les rues et ses occupants n’avaient eut aucune rumeurs de ce qui venait de ce passer et s’était bien ainsi.

Encore une fois, l’habituelle démarche repris…

«Devon… Devon… Devon… »
Tic tic Tac clac.

Le détraquer prenait tranquillement les rues comme ci il y habitait de puis des lustres, alors que la journée même, il venait d’entrer dans la ville pour la première fois. Sans grande conviction, dépassant les frontières de son pays natale sans la moindre pointe de regret dans le cœur qu’il n’avait jamais eut. Quoiqu’il en soit. L’attache qui lui servait de corne semblaient dissuader les petits commerces, pauvres, à venir le harceler pour quoique ce soit alors que deux minutes plus tard, il se retrouvait derrière une bâtiment, observant des enfants jouer avec les ordures qu’ils trouvaient.

Une tête vint se déposer sur le dos de sa main, alors qu’une langue passait furtivement entre les lèvres de celle-ci, signe que la couleuvre sentait quelque chose dans l’air. Les bras croisées et le corps contre la pierre, il pencha la tête et s’immobilisa, toujours ce sourire étrange aux lèvres…

Des talons claquaient dans le silence, provoquant un « clac, clac » incessant qui en devenait assourdissant. Mais les claquements n’étaient pas seuls, à ceux-ci s’ajoutaient des bruissements. Différents bruissements. Tout d’abord, le bruissement du tissu de vêtements, d’une cape, plus précisément, et ensuite, un bruissement d’ailes. Des ailes qui, en vérité, bougeaient à peine, car l’oiseau planait plus qu’il ne volait.
Finalement, le bruissement d’ailes prit fin. Il s’était posé. Ou plutôt elle. Elle s’était en effet perchée sur l’épaule de sa maîtresse, d’où le bruissement de cape.

La jeune fille marchait vite, faisant virevolter sa cape et ses cheveux. De longs cheveux, plus noirs que les ténèbres qui les entouraient, ondulant gracieusement au rythme des pas. Le vent passait par les fenêtres brisées ou ouvertes et par la porte béante qui laissait en plus entrer la lumière.
Mais la jeune fille détestait la lumière. Protégeant ses yeux de sa main, elle se retenait de ne pas les fermer totalement, bien qu'ils soient déjà plissés. Cette clarté l’aveuglait et l’agaçait au plus haut point, mais il est des choses qu’on ne peut ni pourfendre, ni séduire, et encore moins tuer. Elle devrait donc supporter.

Elle marchait droit vers cette clarté, parfois quelque peu assombrie par des nuages qui passaient sûrement devant le soleil, au dehors. La jeune fille frissonnait, mais après tout, cela était parfaitement normal car elle était nue, ou presque sous sa fine cape, ne la protégeant pas du froid qui, malgré la douce chaleur, subsistait encore. Le corbeau sur son épaule poussa un croassement sinistre, qui résonna longuement dans le bâtiment désaffecté, comme pour avertir à celui qu’elle avait senti que sa maîtresse arrivait.
L’oiseau avait senti quelqu’un près du bâtiment. Peut-être quelqu’un de dangereux. En tout cas c’était un Maudit, elle le sentait à des kilomètres, mais il n’était pas seul. Un animal l’accompagnait, et il y avait des enfants aussi, plus loin, car l’on entendait des cris joyeux, au loin.

Débouchant enfin dehors, la jeune fille s’étira longtemps, engourdie par plusieurs heures de sommeil, suivies par plus encore de réflexion. Elle se demandait pourquoi Devon avait mené ses pas jusqu’ici. Il ne lui demandait pas de tuer, ni de voler, ni de séduire, juste de continuer son chemin, et elle ne comprenait pas.
Le corbeau s’envola, brisant le silence qui régnait, ormis les cris des enfants. En s’élançant, elle poussa un retentissant croassement qui résonna autant que le premier, faisant taire une minute les joyeux ébats des gamins.
Une moue de dégout s’installa un instant sur le visage froid de la jeune fille pour ces petits être innocents, brayards et passablement chiant. Mais puisque l’homme qui se tenait adossé au mur, en diagonale à sa droite était un Maudit, s’était sans doute Lui qui l’avait guidée, alors elle supporterait bien les hurlements de ces crétins. Cependant, elle se retenait de ne pas leur envoyer l'une des poubelles avec lesquelles ils jouaient dans la figure, histoire de les faire taires.

Se tournant face à l’homme, elle le toisa hautainement, tout en s'interrogeant. Que faisait-il ici? Et pourquoi quelques taches vermeilles brillaient encore sur ses vêtements?
La jeune fille gardait une main sur le pommeau de son épée, dissimulée sous sa cape, seule chose qui l'habillait à part peut-être le ceinturon qui retenait le fourreau.

Zékaje tourna la tête vers la femme qui venait dans sa direction. Ses cheveux, aussi noir que les siens, semblaient créer un allo sombre autour de sa tête. Comme un message de mort, sa cape projetais une ombre sinistre au devant de la femme, annonçant sa nature maléfique à qui voulait bien le voir.

Le corbeau qui avait annoncer l’arriver de la ténébreuse aussi sûrement qu’une fanfare semblait appartenir à la dite femme. Le sourire de Zékaje prit une autre tournure. Ses yeux semblaient vivre que pour la vision qu’il avait en cet instant. La froideur… La cruauté qui se dégageait! Il eut une crampe dans le ventre et laissa une petite boule de feu s’accroître dans sa main Ses yeux bleus, toujours occuper à détailler la vision de la femme, ne quittèrent celle-ci qu’une seconde, avant que d’un mouvement de main sûr, la boule de feu ne parte en direction des enfants.

Une petite fille prit en feu et comment à hurler. Les autres enfants aussi d’ailleurs, puisque le feu ne se contentait pas de faire brûler une victime, mais bien se déplacer à même le sol pour rejoindre les jeunes qui partaient.
Bien vite les parents accoururent… Mais Hojaye ne bougea pas.

Il regarda encore une fois la femme. Si celle-ci réagissait mal, il n’aurait cas la tuer… Au contraire, peut être se sera-t-il trouver une alliée.

Dans les deux cas… Ça promettait.
Sa couleuvre sortie de sa manche et monta le long de son bras, étalant sans le savoir une tache de sang qui était sur son chemin.

Alors…

En même temps, la bête et son maître sortir la langue, l’un pour siffler, l’autre pour humidifier ses lèvres. Il faisait chaud, maintenant… Avec tout ce feu. Ses cries… S’était si facile!!!

Une envie de rire lui monta aux lèvres et son sourire s’élargie!

« C’est si facile… »

Maintenant entièrement étirée et détendue, mais pourtant toujours aussi froide et flegmatique, Mia détaillait un peu plus l’homme face à elle.
Il était grand sans l’être trop, plutôt bel homme. Ses cheveux étaient retenus par une attache bien étrange qui formait des sortes de cornes sur sa tête. De sa manche s’échappait la fine tête d’une couleuvre.
Sur ses vêtements étaient éparpillées quelques taches de sang, plus ou moins frais. L'odeur du sang attirait la Sorcière.

Visiblement, il était Sorcier, lui aussi.
Au creux de sa main naissait une énorme boule de feu. La jeune fille ne bougea pas. Devon la protégeait. Ce projectile ne lui était pas destiné. Du moins… Pas pour l’instant. Alors elle fixait la sphère flamboyante en attendant qu’il l’envoie. Le petit globe incandescent se reflétait dans les yeux dorés de la Sorcière, les illuminant d’un éclat irréel.

Un cri retenti. Puis un autre. Puis encore un autre. Une dizaine de cris retentirent et tout le monde accouru. Les six enfants brulaient vifs et les parents ne pouvaient rien faire, alors ils pleuraient.
Mia tourna la tête vers le sanglant spectacle. Impassible, comme à son habitude, elle admirait le brasier, une lueur s’apparentant à la folie naissant dans ses pupilles. La seconde d’après, les dix personnes étaient écrasées sous un tas d’immondices et quatre poubelles, qui s’étaient mises à voler, on ne sait pourquoi et la jeune fille avait retrouvé ses yeux glacials.

Elle avait n’avait pas bougé pour envoyer les poubelles, et elle n’avait pas entrouvert ses lèvres sanguines non plus. On la disait muette car elle parlait rarement, voire jamais. Elle n’aimait pas parler, c’était une perte de temps. Ainsi le silence l’entourait souvent, comme un cocon protecteur… Qu’elle s’amusait à briser.

Alors le silence revint vers elle, et, une fois de plus, il fut brisé par un « clac, clac » incessant. Le claquement des talons, le bruissement d’une cape, le souffle du vent. Une harmonieuse mélodie venue rompre la paix.
Avec le vent, une cascade de cheveux se souleva, déroulant un sombre voile funèbre qui, un instant, fit ombre au soleil, comme une rapide éclipse. Mais les cheveux ne furent pas les seuls à s’envoler. La cape de Mia claqua aussi, dévoilant ses jambes nues pour reprendre ensuite sa place.

La jeune Sorcière s’approchait de lui. Un nouveau croassement retenti et le corbeau revint.

Zékaje prit le temps d'observer la sorcière qui venait à lui comme si une réunion était de mise. Le fait est que cette cité l'avait attirer... Peut être était-ce en fait ce qui s'y trouvait?...
Peut lui important pourtant. Les "cornes" suivirent le mouvement de sa tête quand celle-ci se tourna vers la nouvelle arrivante...
Son regard était froid, dénudé de sentiment, presqu'aussi vide que l'était son potentiel de sentiment à l'égard des humains. À croire qu'il avait trouver son reflet féminin. Mais il ne croyait pas en ce genre de chose. D'ailleurs, il ne pouvait même pas concevoir un instant que celui existait. Un coup de vent fit soudain amener à eux l'odeur des corps brûlés.

Elle n'était pas inconnu à Zékaje, bien au contraire, celui-ci y trouvait un sentiment d'apaisement, un cocon protecteur... Le souvenir de sa délivrance. Alors que ses yeux bleus reflétaient l'image de la ténébreuse télékinésiste, sa conscience partie ce souvenir, qui à chaque fois le rendait plus déranger dans sa manière d'être. D'un mouvement lent, il fit descendre l'intensité de la deuxième boule de feu qui naissait dans la même main que la précédente, jusqu'à instinction des flemmes. Il tendit la main à la jeune femme, comme une invitation à danser autour dans les flemmes, alors que son sourire était toujours là, toujours présent, preuve que ses problèmes mentaux n'étaient pas une illusion...

L'odeur de la chaire et du sang venait tranquillement prendre une place dans l'air environnante. Peut être était-ce le temps de faire bonne figure et de ce retirer, après tout... on ne cherchait pas à attirer l'attention. I l ne fallait pas se faire repéré, Devon ne serait pas fière de voir deux de ses serviteurs piégés! Ils les puniraient assurément... D'un mouvement ample de la main, il montra seulement la rue étroite par laquelle il était venu derrière se bâtiment. Encore une fois, comme une invitation...
Le corbeau de la femme semblait prendre les devants...

"Venez, soeur... si vous voulez."

Les sorciers n'étaient-ils pas une sorte de famille, après tout... et même si il vouait toute son respect à Devon, ça ne l'empêchait pas d'être polis avec le reste de la confrérie...

La Sorcière s’approchait encore. Il la dévisageait, elle le voyait et, même les yeux fermés, elle aurait senti son regard sur elle. De lui n’émanait qu’un sentiment de haine. Aucun autre. Il détestait tout et ne prêtait attention à rien. Là encore, Devon avait volé son âme et il n’en restait rien dans le corps du jeune homme.

Une partie d’elle-même, au fin fond de sa conscience pouvait sentir ça. D’ailleurs, c’était sans doute la seule chose qui l’empêchait de sombrer dans la folie perverse dans laquelle on plonge en offrant ses services, et par là même son âme, à ce dieu de haine. Cette partie de raison criait sans cesse à la jeune fille de revenir à la raison. Mais elle ne l’entendait plus. Pour elle, le monde tournait à présent autour de Devon et elle. Le poison accomplissait sagement sa tâche, tuant son esprit petit à petit.

L’odeur de la chair calcinée effleura ses narines délicates, et Mia ne pu s’empêcher de mettre une main blanche devant son nez, comme un vieux réflexe. Elle avait l’habitude mais ne supporterait sans doute jamais. Preuve que son esprit ne soit pas encore totalement perverti. Seul le sang représentait pour elle une odeur de prédilection, comme un doux parfum.
C'était cette odeur qui l'enveloppait et qui l'envelopperait à jamais.

Le Sorcier lui tendit la main, comme pour l’inviter à danser. Elle avançait toujours vers lui, sans s'arrêter, malgré les flammes qu'il avait fait naître dans sa paume. De toute façon, elles avaient disparues.

Satine s’envola.
Du bruit parvenait à ses sens. On avait repéré « l’incendie » et ils allaient se faire repérer.
Alors il désigna une ruelle. La jeune fille n’hésita pas. Soucieuse de plaire à Devon, elle lui emboita le pas, murmurant quelques incompréhensibles paroles, juste après le funèbre oiseau, qui semblait savoir par avance ce que chacun prévoyait de faire.

De nouveau, un croassement sinistre retenti, tandis que le claquement reprenait.