[Syna 1] Rencontre... (Ingell Enverd, Angelina Miller)

Une ombre furtive cachée sous un long manteau à capuche sortit discrètement du palais... La porte ne claqua pas et, à pas de loup, longeant l'orangerie, elle arriva dans le jardin. Sur un banc en pierre blanche, la silhouette s'inclina... penchée en avant, les coudes sur les genoux, les mains sur les joues...
Angelina avait sous-estimé le poids du silence mais après tout... pourquoi pas... ne rien dire signifie souvent plus que bien des choses... en fait... le silence signifie tout... c'est injuste de le réduire à des mots... tout serait tellement plus simple et à la fois infiniment compliqué si on ne devait pas réduire le néant à un assemblage de sons et de prononciations...

*j'aimerais être comme le silence... à la fois universel et si singulier suivant le moment où il apparaît... j'aimerai passer inaperçue et que l'on m'accorde une valeur... je voudrais être ce calme apparent qui régit l'Empire... Certains disent que j'en suis à l'origine... d'autres exècrent de me voir diriger un pays seulement parce qu'on a confiance en moi... ces autres, ce sont les Maudits... mais quelque part, c'est grâce à eux que je suis là... et pour eux... c'est quoi le silence...? Tout ou rien? Tant de gens que l'on aimerait comprendre... même s'ils sont nos ennemis... la paix passera par la tolérance... et pour la tolérance, il faut le dialogue... et pour le dialogue, il faut des mots que l'on ne puisse pas interpréter... en d'autre terme, pour le dialogue il faut le silence... ça n'a pas de sens! Est-ce qu'on réussira un jour à avoir une paix indestructible...?*

Laissant ses tergiversions cérébrales aller, la jeune enchanteresse savait au plus profond de son âme que, lorsqu'elle réfléchissait sans savoir d'où le problème venait ni où il allait la mener dans sa réflexion, c'était son don qui la dominait pour un instant. Elle se laissait faire... plus pour longtemps...
Angelina frappa le sol de son bâton, brisant ce silence... Un nuage de fumée noire s'éleva...

"Bonjour, Wishmaster" dit une voix grave et caverneuse
"Angie... je m'appelle Angelina mais pour toi et mes amis, c'est Angie..."
"Du pareil au même... Angie est le Wishmaster!"
"Quelle mauvaise foi!"
"Tu l'as sentie?"
"Ta mauvaise foi?"
"Non... la Présence"
"Oui... curieuse mais inoffensive pour l'heure... j'ai déjà sondé son esprit..."
"Tu sais qui c'est?"
"Je n'ai pas envie de savoir... si cette personne veut sortir des buissons du jardin du palais, qu'elle le fasse... rentre, maintenant, s'il te plait"
"Bien, Maître..."
"ANGIE! ... trop tard... je déteste quand tu fais ça! Dreik! Tu entends quand je te parle?!"

Le bâton vibra légèrement, en décodé : "oui! mais je sortirai pas pour te le dire!", en bref : Dreik la narguait...

La jeune enchanteresse ne cessait de s'émerveiller devant ce jardin... le ciel noir des soirs d'orage faisait ressortir les éclairs et à chacun de ces foudroiements brillait intensivement la surface du bassin... Il ne pleuvait pas encore... A chaque coup de tonnerre, le coeur de la jeune fille se serait... elle n'avait pas peur, elle... mais pas loin, quelqu'un n'était pas très rassuré... pas vraiment une peur panique... plus de l'angoisse... elle le sentait...
Dans la pénombre, ses yeux ne distinguaient plus grand chose mais son sixième sens, lui, était en éveil maximum... A l'intention de la nuit qui commençait vraiment à gagner du terrain, elle déclara :

"Je ne sais pas qui tu es ni ce que tu veux mais ce serait idiot de rester sous la pluie alors qu'une orangerie éclairée et chauffée est malencontreusement restée ouverte!"

Ceci aussi, Angelina l'avait senti... de la fierté... cette personne ne rentrerait pas si elle était prise en pitié... elle rentrerait d'elle-même... La jeune fille fit mine de rentrer et, en son for intérieur, se dit :

*Bingo! Le buisson à bougé! ... au moins il ou elle sera au sec pour cette nuit... il n'y a rien à voler, ici... je ne risque rien... et je ne vais pas laisser quelqu'un mourrir de froid...*

Elle passa la porte de l'orangerie qui donnait sur le jardin et la laissa entrouverte... à l'intérieur, certes, c'était un peu rudimentaire mais il y avait souvent des gens de passage... certains laissaient seulement un mot expliquant qu'ils avaient passé la nuit là et qu'ils remerciaient l'Impératrice de leur laisser un toit... d'autres laissaient uniquement les draps sales pliés au bout du lit... il n'y avait jamais eu une seule dégradation... les voyageurs profitant du gîte savaient que l'ouverture du lieu tenait à son respect, si le lieu venait à être dégradé, il serait fermé... Il était sur les terres du palais mais il en était très éloigné... personne logeant à l'orangerie n'était jamais venu dans les quartiers officiels du lieu et personne ne dérogerait à cette règle... en revanche, Angelina avait déjà rendu visite à quelques nomades... notamment à cette jeune maman qui demandait à la voir... elle voulait des médicaments pour sa fille malade... elle resta longtemps là puis, un beau jour, la petite guerrit de cette mystérieuse maladie que les médecins envoyés par Angelina n'avaient pas réussi à identifier, et la jeune femme partit, laissant en gage de paiement la seule chose qui lui était chère après sa fille : un livre qu'elle avait avec elle... La jeune Impératrice s'était juré de le lui ramener si elle la voyait mais leurs chemins ne se recroisèrent jamais... le livre est toujours à l'orangerie car il n'appartient pas au palais...

Angelina resta un peu dans cette partie éloignée du château et se dirigea vers l'étagère. Elle avait maintes fois parcouru cet ouvrage... il s'agissait d'un roman aux allures de légende... une élue... des terres marquées par les guerres et par les peines... d'autres plus sereines... c'était bel et bien l'histoire de Syna... mais le livre était vraiment plus ancien, là était le problème... Elle s'assit sur une chaise et lut à la chaleur du feu qu'un domestique avait allumé plus tôt dans la soirée... puis une main se posa sur son épaule...

Cela faisait trois jours qu'Ingell arpentait la ville à la recherche de boulot. Il en avait assez, ne souhaitant plus qu’une chose, trouver de quoi s’occuper sinon, il serait forcé de s’en aller, de partir, se mettre en route et cheminer jusqu’à la prochaine agglomération d’humains.
D’un geste empli d’ennuie, il passa la main dans ses cheveux, les lissant soigneusement. Que n’aurai-il pas donné pour une bonne bagarre, ou, mieux, un petit travail requérant ses facilités.
Il soupira. Toutes ses pensées ne tournaient que sur son inactivité. Cela l’ennuyait au plus haut point. Décidant de faire contre mauvais fortune, bon cœur, il reprit sa route d’un pas plus allègre. Son chemin se poursuivit donc, à travers les ruelles sombres et mal-famées de la capitale. Les seules ruelles ou Ingell se sentait à peu près à l’aise.
La nuit commençait à s’étendre, grignotant petit à petit le soleil orangé quasi rouge. A nouveau découragé, le jeune homme se décida à s’éloigner afin de retourner à l’auberge ou, pour le moment, il logeait. Ce fut ainsi que, alors qu’il s’éloignait des ruelles les moins fréquentées, il fut accosté par un homme à l’apparence peu engageante. Des cheveux sales, mal taillés, une barbe hirsute, de petits yeux sombre à l’éclat métallique, un visage en lame de couteau, tel était les éléments du tableau qu’il fut offert à Ingell de contempler. Pourtant, lorsqu’il prit la parole lui demandant si exécuter un petit travail en son nom et, à sa place ne le dérangé pas, Inge oublia ses quelques détails et se contenta de secouer la tête affirmativement. La chance venait enfin d’étendre ses ailes sur sa carcasse.
L’inconnu se mit à parler, longtemps, d’une voix presque songeuse et déconnectée de la réalité. De son long monologue, le mercenaire retint seulement que l’homme avait besoin de lui pour récupérer un précieux livre. Ce livre était normalement en la possession d’une voleuse de talent mais, il semblait qu’elle s’en était débarrassée car, lorsqu’ils l’avaient récupérés, elle ne l’avait plus. Sa tâche était simple et précise. Il devait récupérer le livre. Ce précieux et étrange livre dont il ne savait rien si ce n’était son titre et son aspect global.


D’un pas souple et léger, il se faufila, à la suite d’un fiacre, dans l’enceinte du château. Il savait pourtant que l’accès en était autorisé aux civils en tous genres mais, son amour propre refusait de le maintenir au rang de simple habitant. Il se faufila dans l’orangerie, la dépassa et entra dans le jardin. Se renseigner sur les habitudes de la reine n’avait pas été difficile, moins encore que de retrouver la piste de la voleuse, de la remonter et d’atterrir dans le château.
Il regarda autour de lui et finit par s’agenouiller derrière un buisson, parfaitement caché.
La reine arriva peu de temps après lui. Sa surprise fut grande, la femme était plus jeune que lui. Elle devait avoir entre 16 et 18 ans. Age jeune pour une femme exerçant sa fonction. Il la contempla longuement. Elle était plutôt belle … Dommage qu’il ne doive peut-être la brutaliser.
D’un léger mouvement, il fit bouger le buisson. Son plan était que la jeune femme ne s’approche pour qu’il puisse l’agripper et la faire parler à sa guise sans qu’elle n’ait le temps d’appeler sa garde à son secours. Pourtant, rien ne se passa comme il le souhaitait. Elle ne vint pas mais, se mit à lui faire la causette comme s’il n’était qu’un de ses pauvres ères, totalement perdu, à la recherche d’un endroit ou dormir.
Il eut un soupir méprisant et, lorsqu’elle se leva, il la suivit, sans bruits, aussi invisible qu’une ombre.
Elle prit un livre que le jeune homme reconnu aussitôt. Il attendit le moment propice. Celui-ci arriva. D’un geste souple, presque félin, il posa sa main sur l’épaule de la jeune fille, la retourna à moitié, plaqua son autre main sur sa bouche et lui dit, sur un ton froid.

« D’ou tenez-vous ce livre ? »

Le souffle du vent raviva la flamme du feu. Probablement du genre nerveux, le jeune homme tourna la tête vers l'âtre et redevint plus serein pour enfin reporter son regard sur sa victime. C'est ce moment qu'Angelina choisit pour entrer en scène...

Elle attrapa l'inconnu de sa main droite directement sur la trachée, et, de sa main gauche, immobilisa le bras qui avait l'air le plus valide dans le dos... radical changement de situation! Elle sentait la joue de cette petite frappe contre la sienne. Elle mumura avec une sorte d'irrésistible insolence et d'espièglerie que l'on pardonne tout de suite :

"Héhé... bien essayé mon chaton! ... l'avantage d'avoir grandi dans une bande de mecs... bref... t'es coincé!"

Le regard du jeune homme se perdit une seconde. Son plan était infaillible! Mais il avait oublié un détail...

"Dreik!" dit sèchement Angelina à l'intention de la seconde Angelina assise sur la chaise

La jeune première victime s'évapora en une colonne de fumée noire et toubillonna quelques secondes avant de prendre l'apparence d'un dragon. La vraie Angelina quant à elle assit violemment le jeune homme sur cette même chaise en bois et s'approcha avec un sourir moqueur et charmeur.

"Ben alors chaton, tu te précipites on dirait... Tu veux le livre, n'est-ce pas? Eh bien tu l'auras... mais pas tout de suite... réponds d'abord à mes questions :

1) Qui t'a demandé de le lui rapporté?
2) Où étais-tu quand tu as rencontré cette personne?
3) Est-ce que tu es profondément débile ou trop intelligent?"

A la dernière question, le jeune homme avait réagit en foudroyant sa geolière du regard... le plus impressionnant, c'était qu'ils avaient tous les deux la même lueur de malice dans les yeux... Angelina compris qu'ils jouaient au même jeu, l'un ayant choisi de s'amuser ou du moins de s'occuper peu en importait le camp, l'autre ayant décidé de lutter pour le bien.

"WOOOO! Du calme, chaton! Rentre tes griffes! Ce que je veux dire par profondément débile c'est que tu te lances dans une aventure pour récupérer un objet dont tu ne sais rien! La preuve c'est que tu m'as demandé d'où je le tenais... t'aurais eu un minimum de jugeotte, t'aurais cherché plus d'information sur ce livre pour essayer d'escroquer celui qui a passé commande... enfin... moi, c'est comme ça que j'aurais fait... d'un autre côté, tu pourrais, je dis bien pourrais être trop intelligent parce que tu aurais pu vouloir le bouquin pour piéger celui qui t'as envoyer le querrir... le piéger comment? euh... c'est peut-être la première solution..."

La dernière phrase sembla mettre le jeune homme hors de lui! Il aurait probablement tuer l'Impératrice si Dreik ne le maintenait pas attaché...

"Eeeeeh! C'est bon! Je te provoquais! Je connais les gens comme toi... une seule chose vous motive... l'argent!"

Le mot magique était tombé. Il sourit. Angelina avait trouvé la faille... il ne restait plus qu'à l'exploiter...

"Tu as déjà monté une grosse arnaque? moi oui... Cligne des yeux si tu veux te calmer auquel cas, Dreik te relâcherait... mais au moindre faux pas, ton esprit serait envahi par cette charmante créature... et tu mourrais!"

Angelina pesait malheureusement ses mots... elle avait déjà assisté à ça... et elle ne souhaitait pas que cela se reproduise... mais si tel devait en être le cas, elle ne s'y opposerait pas...

"Tu es près à m'écouter, chaton?"

L'atmosphère pour le moins tendue était retombée... sonna probablement l'heure des négociations... il avait l'ait plus calculateur que méchant...

La petite bourge avait des griffes. Tant mieux, ce n'en serait que plus intéressant. Dans les situations les plus désespérées, sa gueule d'ange l'avait souvent sauvé. Il posa deux yeux, débarrassés de toute étincelle de méchanceté ou de colère sur la jeune femme. Se montrait faussement gentil, il l'aurait.
Chaton, quel surnom débile, cette fille n'avait rien pour elle. Il se contenta d'un sourire méprisant et cligna des yeux. Ses liens se détachèrent et, avec souplesse, le jeune homme se mit debout, faisant craquer, nonchalamment, les phalanges de ses doigts. Il se contenta de commenter, d'une voix sans la moindre intonation persifleuse, voie neutre sans ornements et fioritures.

" Déjà petite princesse, je ne te permets pas ses familiarités avec toi mais, je t'excuserais, ton éducation semble avoir été peu poussée ..."

Aucun sourire n'orna ses lèvres. Pourtant, chacun de ses mots avaient été choisis pour toucher son but. Petite princesse, de l'ironie joliment dissimulée pour lui rappeler qu'elle n'en était pas une et, que ses hivers ne seraient jamais aussi nombreux que les siens. La tutoyer ôtait la différence qui existait en eux tout comme lui interdire des familiarités avec lui alors qu'il s'en permettait contribuait aussi à les estomper et même, à le rehausser. Et, lui dire qu'elle n'avait pas d'éducation relançait l'une des désagréables rumeurs qu'il avait entendue à son compte. Comme quoi, avant d'être princesse elle n'avait été qu'une pauvre petite paysanne.
Enfin, il s'en fichait. S'il lui avait parlé ainsi, c'était par habitude et non parce qu'il avait une réelle dent contre elle. Oui, il pouvait même l'avouer que cette fille, cette petite traînée lui plaisait pas mal à s'agiter comme ça devant son nez. Un sourire ironique et profondément diabolique éclaira ses traits. Son ennuie était entièrement dissipée, il pouvait même le dire, il s'amusait.
Qu'elle le traite d'atteint, il s'en fichait, elle pouvait dire n'importe quoi sur son compte, cela ne le regardait pas. De toute façon, il savait bien que les gros bras de sa ville n'oserait rien lui dire, trop d'entre eux s'était retrouvés en prison par sa faute. Un petit démon voila ce qu'il était devenu. Sa sœur ne serait pas contente si elle le retrouvait. Enfin, de cela, il s'en fichait, pour le moment.

" En réfléchissant à ta question, très intéressante soit dit en passant, je ne pense être ni stupide, ni intelligent. Et, contrairement à nombre des personnes que je connais ..."

Son regard se darda dans les prunelles de la jeune fille et, il la regarda longuement, un rictus ironique couvrit ses traits et, il secoua légèrement la tête, dévoilant sans le vouloir, le bandeau de cuir lui ceignant l’œil gauche. Il reprit comme s'il ne s'était pas interrompu.

" ... Mon nez ne se traîne pas dans les affaires qui ne le regarde pas. C'est pour cette raison que je me suis contenté de faire ce que l'on m'avait demandé."

Ne rien ajouté de plus même s'il mourrait d'envi de conter la suite. Cette fille parlait trop et, il ne voulait pas s'abaisser à son rang. Il ne voulait pas être curieux car, comme le dit le proverbe, "La curiosité est un vilain défaut". Il se contenta donc de reprendre une expression blasée et ennuyée alors qu'au fond de lui, il s'amusait. Puis, se penchant légèrement vers la jeune fille, il approcha son visage du sien, laissant quelques mèches de ses cheveux brun l’effleurer. Puis, il se mit à parler, d'une voix, douce teintée d'une moquerie et d'une ironie qui était désormais sa façon de parler.

" Voila la réponse à ta troisième questions. La deuxième question est des plus faciles. Je me trouvais dans les quartiers les moins favorisés de cette ville. Pour ta première question, ce n'est pas à moi de te répondre, cela ne me regarde pas et, de toute façon, je n'en sais rien. Néanmoins, je te mènerais à mon employeur ..."

Il laissa sa phrase en suspend. Inge aimait surprendre et, il ne doutait pas que sa révélation aurait l'effet escompté sur la jeune fille. Soufflant, comme s'il s'ennuyait à mourir, le jeune homme passa la main dans ses cheveux avant de lancer un regard dédaigneux au livre, cause de tous les tracas. A vrais dire, il s'ennuyait vraiment. Ce n'était plus très drôle.
Et puis, il avait hâte de s'en aller, chercher un autre divertissement, peut-être dans un bordel s'il en avait le courage mais, plutôt dans le palais de cette princesse, surprendre les petits secrets de la cour lui plaisait.

Un sourire sardonique éclaira le visage du jeune homme. Devenir lui-même, se rendait-elle compte de ce qu'elle venait de dire cette pauvre petite princesse ? S'il devenait lui-même, ce serait encore pire pour elle. Contrairement à ce qu'elle semblait croire, il n'avait rien d'un amour ou d'un adorable bambin qui joue au rebel. Non, il était en vérité bien plus froid, plus intéressé qu'il ne le laissait paraître. Et, cette jeune fille, il pouvait même dire, adolescente, voulait qu'il lui montre son vrais visage ?
Néanmoins, il s'aperçut de son changement à elle, radical et surprenant, elle devenait ainsi bien plus agréable comme compagnie, bien plus belle aussi. Il n'y avait rien de plus agréable que la beauté glaciale. Quelqu'un de chaleureux et de beau ne l'était pas vraiment, il en paraissait presque niais.
A sa grande surprise, un visage s'interposa dans son esprit, visage qu'il n'avait vu que quelques minutes de longs mois auparavant mais, qui l'avait profondément marqué. Un sourire, léger et un brin pensif, adoucit ses durs traits. Il le contint néanmoins et, soupirant, replaça son intention sur l'impératrice bavarde. Elle parlait sans presque jamais s'arrêter, imposant au monde un flot continu de paroles. Néanmoins, si, tout ce qu'elle disait n'était pas intéressant, certaines de ses phrases lui sautèrent à la figure, faisant briller sa prunelle sombre d'un éclat malsain.
Elle était accoudée à la fenêtre, contemplant la tempête qui faisait rage à l'extérieur. Il pouvait apercevoir, dans la vitre par laquelle elle observait, le reflet de ses yeux. Ils étaient bleu, même si la couleur ne lui parvenait pas. Il la contempla un instant. Apprécia les volutes sombres de sa lourde chevelure qui cascadaient dans son dos en jolies boucles. Puis, il descendit un peu le regard, contemplant sa taille fine, ses jambes longues et galbées qu'il devinait, cachaient sous les épaisseurs de tissus.
Soupirant, il se leva, s'approcha d'elle et se plaça à ses côtés, contemplant lui aussi le spectacle qui leur faisait face, bien à l'abris derrière l'épais vitrage. Un feu d'artifice couleur d'argent et d'or s'étalait sous ses yeux, les éclairs frappaient le sol à intervalles réguliers, soulevant à leur passage des gerbes de lumières. Les bourrasques faisaient voltiger de lourds et patauds nuages noirs. Un véritable régal pour les yeux. La beauté et la force combinaient.
Souriant à son reflet et à celui de l'impératrice, il finit par rompre le silence qui s'était instauré depuis de longues minutes.

" Voila ma définition de la beauté ...."

Il se tue un instant, ressassant de mémoire, le grand nombre de questions que la jeune femme lui avait posé. Par ou commencer, auxquelles répondre. Tout d'abord, peut-être à sa provocation première même si, au fur et à mesure qu'elle parlait, sa rage semblait s'être trouvait contenue. Il passa une main dans ses cheveux, enroulant quelques mèches autour de ses doigts et, finit par s'éloigner de la fenêtre. Faisant quelques pas dans la pièce, il tapota pensivement, la poignée d'ambre qu'était celle de la fine et courte dague qu'il avait emmené avec lui. Il prit ensuite la parole, d'une voix plongée en lui-même, ne cherchant pas vraiment ses mots et, parlant pour la première fois depuis qu'il était en présence de la jeune femme, sans se retenir vraiment.

"Je me suis effectivement battu avec un homme dans une de vos tavernes ... Cela n'a en effet guère d'importance car il ne fut pas un adversaire intéressant. Quant à vous avoir observer, ce n'est pas vraiment le cas. Je ne savais rien de vous sauf ce qui aurait dut servir au bon déroulement de ma mission ... Je ne m'attendais d'ailleurs pas à trouver quelqu'un d'aussi jeune."

Il se tue, parlait trop le fatiguait et, cela faisait longtemps qu'il en avait perdu l'habitude. Depuis qu'il avait quitté l'ancien continent d'ailleurs. Pour s'adapter à la vie de ce monde, il avait dut changer, changer radicalement mais, peut-être était-ce après tout normal qu'il change. Peut-être qu'enfant il n'avait fait que jouer la comédie sur son apparente naïveté, sa douceur, sa gentillesse et sa maladresse.
Haussant les épaules, il se dit que, dans tous les cas, il se préférait à présent, aussi agile et adroit qu'un voleur, aussi fort que n'importe quel homme de constitution plus forte que la sienne. Oui, il n'avait rien perdu en laissant son apparence d'enfance derrière lui. Si, en y réfléchissant, il avait perdu quelque chose ...
Ses doigts écartèrent quelques mèches de cheveux et, doucement, il toucha la surface lisse du cuir qui lui bandait l’œil gauche. Cette histoire, elle n'appartenait qu'à lui et, il doutait la raconter un jour à quelqu'un.

" Au fait, tu n'as pas répondu à ma question, je peux te mener à l'homme qui m'a employé mais, ce, à la seule condition, c'est que tu aille seule."

Ce fut sans panique, le visage dénué d'expression qu'Ingell regarda la jeune femme se mettre à s'agiter de spasmes convulsifs. Une partie de ce qu'il pensait vrai venait d'être prouvé. Les magiciens étaient bien à plaindre. Ils étaient si faibles, si démunis, dépendre de la magie était une chose terrible car, à tout moment, elle risquait de se retourner contre vous.
Soudain, à sa grande stupeur, la jeune impératrice s'effondra. S'approchant, empli d'appréhension de son corps, il la contempla longuement. Son visage d'une pâleur de nacre exprimait et souffrance et incompréhension. Son regard fut attiré par un tatouage qui pulsait d'étranges couleurs, sur son poignet. S'agenouillant à ses côtés, dans un élan d'humanité, il installa avec délicatesse la jeune fille dans ses bras, déposant sa tête sur son épaule gauche. Sa longue chevelure cascadait maladroitement, se coinçant entre sa nuque et l'épaule du jeune homme ou, au contraire ondulant et se tortillant dans l'air.
Un instant, Ingell contempla ce doux visage puis s'apprêta à la déposer sur le lit.
Soudain, alors qu'il allait dégager ses bras de son frêle corps, elle ouvrit les yeux et demanda ce qu'il s'était passé, d'une petite voix, n'ayant rien à voir avec l'ironie dont elle lui avait montré la pointe acerbe tout au long de leur intéressant dialogue. Une petite tête pointa le bout de son nez en lui. La pitié. Oui, cette jeune magicienne dominée par sa magie lui faisait pitié. Il souhaitait l'aider mais, se douter qu'il ne pouvait rien faire.
Il se contenta donc de détacher ses bras de son corps et, avec une douceur un brin dérangeant, il l'arrangeait soigneusement sur le lit, distribuant sa superbe chevelure autour de son visage torturé par la douleur. Il se pencha vers elle et l'observa dans les yeux, en quête de réponse. Il n'avait qu'une faible idée sur ce qui s'était déroulé quelques instants auparavant sous ses yeux.
Il reprit néanmoins bien vite son attitude à la fois ironique et lointaine et, lorsqu'il reprit la parole, son ton démentait entièrement l'attitude et surtout, la sollicitude dont il avait quelque temps auparavant fait preuve.

" Il semblerait que tu es voulu imiter la tempête ... malheureusement, c'était moins réussi."

Son regard se reposa sur elle et il la contempla longuement, se demandant pourquoi il était si troublé par ce qu'elle était. Il farfouilla dans sa mémoire et, le visage de sa sœur lui revint, aussi nettement que s'il la voyait encore tous les jours. Il se rappela son nez froncé, ses yeux brillant de colère lorsqu'elle perdait leurs petits duels, il se souvint aussi de sa façon de se planter devant lui, les mains sur les hanches ou en garde afin de le défier en duel. Un sourire lui survint lorsqu'il revit sa sœur jouer à l'aguicheuse et collectionner les garçons de leur entourage. Une véritable mangeuse d'hommes ... alors qu'elle était si jeune.
Pour la première fois, il se demanda ce qu'elle avait put devenir. Son regard se fit lointain et il sut pourquoi il avait montré tant de prévenance avec la bavarde impératrice. Tout simplement car elle lui rappelait sa sœur perdue. D'un ton un peu plus sympathique, il finit par compléter.

" Mon nom ne t'apportera rien mais, néanmoins, je te l'accorde volontiers. Je me nomme Ingell. Et toi ?"

Il se tue, que dire de plus. Le visage de son interlocutrice était toujours aussi pâle. Il ne savait pas trop quoi faire, à vrais dire. Il était plutôt quelqu'un habitué à taper dans le tas et se fichant des conséquences. Que faire pour une magicienne affaiblie ? Par sa propre magie qui plus est. Enfin, de ça, il n'en était pas sûr.
Passant une main dans ses cheveux, il finit tout de même par répondre, un petit sourire crispé aux lèvres.

" Ca va mieux ?"

La jeune Impératrice refit doucement surface. Ses oreilles bourdonnaient encore mais plus pour longtemps. Son poignet n'avait plus l'air de lui obéir non plus. Sans parler de douleur, le problème était là, elle ne le sentait pas. Sa voix faible mais déterminée refit surface :

"Imiter l'orage?"

Elle s'assit sur le lit et entreprit de se lever. Tentative qui n'aboutit pas pour cause de vertige du haut de son fantastique et imposant mètre-deux les bras levés sur un tabouret.

*Bon je vais rester assise... puisque j'ai le choix!*

"Ingell..." répéta-t-elle à sa propre attention. Elle avait déjà entendu ce prénom. La mémoire finirait bien par lui revenir...

"Moi? Angelina..."

Elle passa sa main sur ses yeux, le pouce et l'auriculaire sur le tempes exerçant une pression, puis elle descendit le long de son visage et arriva à son cou où sa main tourna pour rassembler sa chevelure derrière ses épaules. Puis, toujours de cette même main, elle enveloppa son autre poignet et essaya de faire revenir le sang. Mieux valant tard que jamais selon le dicton, elle se rendit compte qu'elle n'était plus sur le sol gelé mais sur le lit. Le petit sourire énigmatique qui lui était propre s'esquissa sur l'ovale de son visage.

"Merci..."

C'était amplement suffisant. Elle n'aimait pas recevoir et les mercis ou autres lui étaient peu familier. Elle essaya de faire un point sur la situation :

*Je suis tombée avec de violents maux de têtes parce que Dreik à probablement eu peur et aussi parce que ce jeune homme devait ressasser son passé en même temps que moi je pensais au mien... toutes ces informations ayant convergé dans mes propres pensées se sont entrechoquées et voilà... je suis tombée... Mais pourquoi le dragon à la rose se réveille-t-il? En général c'est quand je lance un puissant sort que cette lueur teinte ma cicatrice... étrange... vraiment étrange...*

Dreik lui revint alors en mémoire. C'était l'impulsion qui lui fallait pour se lever. Qu'importe le mal-être, elle devait le retrouver. Une main sur le bois de lit, elle se hissa et vacilla un peu avant de se stabiliser. Elle était bien trop jeune pour un tel pouvoir. Jamais une personne de cet âge n'aurait dû avoir ce don. Le seul fait d'être capable de garder ses pensées, capter celles d'Ingell et être en permanence liée à Dreik donnait déjà beaucoup de ressort à sa maîtrise de soi. Elle s'entraînait tous les jours avec le personnel du château à ne se concentrer que sur une personne mais le labeur semblait de longue haleine. Habituellement, Dreik "retenait ses coups" selon ses propres termes mais il allait bien falloir un jour qu'elle arrive à gérer ses informations personnelles, celles de son métamorphe et celle des personnes environnantes! C'était en partie pour cela qu'elle parlait beaucoup ce soir là... elle n'avait jamais pu voir quelqu'un d'autre que les membres du personnel et les voyageurs passant au gîte : sortir lui demandait énormément de concentration pour ne pas être envahie par cette pollution de chimères, rêves, volontés, secrets les plus profondément gardés que l'extérieur prodiguait.

"T'as raison, ton nom ne m'apportera rien mais j'apprécie de savoir à qui je m'adresse..."

L'orage de la nuit s'éloignait mais éclairs et coups de tonnerre balayaient encore le ciel noir. Angelina s'en approcha reprenant sa posture accoudée sur le rebord de la fenêtre. Elle leva sa main blessée et, canalisant le peu de force qu'il lui restait, la descendit dans le vide. Au fur et à mesure que l'extrémité de sa longue manche se baissait, le bâton magique apparaissait dans un halo bleu-vert. Elle l'empoigna comme elle le put et le fit tapper une foi contre le sol. Il vibra.

*Tête de mule... Dreik sort de là! Je ne t'en veux pas! T'as juste eu un peu peur! C'est normal!*

Rien n'y fit : le métamorphe refusait de sortir. Soit. Angie était rassurée. Au moins, elle savait où il était. Elle fit disparaître le bâton et se rassit sur le lit. La pluie malmenait encore les vieux volets de bois. Le vent les faisait claquer contre les murs. Bientôt ce capharnaüm serait terminé.

"Pardon? Ah oui... ça va... juste un peu sonnée... rien de grave... la magie est un domaine difficile... il faut juste que je continue à travailler... tous les jours... encore et encore..."

Angelina que la faiblesse agaçait tenta de tourner la page pour faire revenir sa fierté.

"Tu m'apprendrais à me battre? Je veux dire... arme au poing..."

Là, la jeune Impératrice s'était surprise elle-même! Pourquoi l'avait-elle demandé? Parce qu'inconsciemment elle mourrait d'envie de retrouver les sensations qu'elle éprouvait lorsque les grands de la bande avec laquelle elle traînait lui apprenait à envoyer au tapis ces tortionnaires de la vie courante : ces pimbêches prétentieuses et vaniteuses qui l'insupportait au plus haut point. Peut-être aussi parce qu'elle s'était rendue compte que la faille d'un tel pouvoir était cette force elle-même, que tant qu'elle ne saurait parfaitement la maîtriser, elle pourrait se retourner contre elle et aller jusqu'à l'occire.

Ingell contempla le manège de l’impératrice, intrigué et intéressé, ainsi, elle ne maîtrisait que peu son pouvoir. Intéressant, peut-être que l’homme qui le payait lui donnerait beaucoup pour cette information. Son regard se perdit sur les formes de la jeune fille et, il sourit. Elle était particulièrement bien charpentée la demoiselle, enfin, pour une membre de la haute bourgeoisie. La plupart des bourges qu’il avait côtoyait étaient vieux et, les femmes potables par le biais des crèmes, poudres et autres remèdes miracles.
Il passa la main dans sa longue chevelure brune et emmêlée et, son regard se fit sérieux. Non, il ne la vendrait pas, ce serait comme tenter de briser un objet précieux. Mais, comment ferait-il pour avoir de l’argent ? Les travaux étaient rares dans cette ville !
Son regard se mit à scintiller lorsqu’il entendit sa proposition, ça, c’était parfait. Il prit donc la parole, sur un ton un brin pécuniaire.

« Sans problèmes jolie impératrice mais, pour cela, il faudrait que vous me logiez et que vous me donnez rémunération ! Pour les gens du peuple, l’argent ne fleurit pas sous nos pas … »

Il eut un léger sourire, puis, passa sa main sur son menton, réfléchissant aux avantages que pourraient avoir une telle situation.

Ingell eut un léger sourire et se pencha vers elle, cette petite bonne femme l'amusait. Elle se croyait donc si forte. Il aurait aimé voir ça, jusqu'à présent, aucun humain n'avait put le battre. Normal compte tenu de son maître mais, le dirait-il à la jeune impératrice. Pouvait-il lui dire d'ou il venait, le jeu en valait-il la chandelle ?
Oh, et puis, après tout, il avait mieux à faire. Attrapant le menton de la jeune femme entre ses longs doigts, il lui adressa un sourire carnassier avant de la lâcher et, de se détourner.

" Vous avez raison, je n'ai aucun témoignage de ma bonne foi ! Mais, que voulez-vous, nous autres, gens du continent disparu, nous sommes ainsi !"

Et, il tourna les talons, laissant l'impératrice digérait ses quelques mots. Oui, il venait du continent disparu et, pour ce qu'il en avait entendu depuis son arrivée sur le continent central, son pays natal était entouré d'une étrange aura de mystère.
Rapidement, il repassa par l'orangerai et, il fut dehors. Sa première chose à faire, était de retrouver son informateur et, lui faire croire qu'il avait le livre. Un sourire sardonique anima ses traits, et, il ouvrit sa cape pour en sortir le précieux volume. Sa voix retentit, railleuse, pour lui même.

" Et oui princesse, dans ta hâte à te foutre de moi, tu as oublié un truc ... les voleurs le resteront toujours ..."

Il s'étira avec nonchalance et, reprit son chemin, se dirigeant vers la basse ville. Son pas était rapide, léger et souple. Il savait parfaitement ou il allait mais, était plongé dans ses pensées. Son plan se profilait. Il allait bien s'amusé, serait payé et, pourrait aller tout dépenser dans une quelconque taverne.
Rapidement, il fut devant le bâtiment que l'homme aux yeux sournois lui avait indiqué. Il en ouvrit la porte, monta les escaliers, sans bruits et, tapa trois coups sur la porte qui ouvrait sur la pièce ou l'homme devait l'attendre. La voix de celui-ci s'éleva, lui demandant qui il était.
Se sentant d'humeur gamine, et, étant de bonne humeur, Ingell eut une grimace avant de dire, sur un ton qu'il voulait un peu apeuré.

" Votre larbin, Oh puissant seigneur !"

Et, d'un coup de pied, il ouvrit la porte avant d'adresser un sourire moqueur à son employeur. Celui-ci, bougonnant dans sa barbe, lui dit de ne plus se moquer de lui car, sinon, il n'aurait pas l'argent.
Inge haussa les épaules et, sortit le livre de sous sa cape avant de le lui lancer. Le regard de l'homme s'alluma, avide et intéressé. Et, comme Ingell le prévoyait, il vérifia d'abord si c'était bien le bon. Pour cela, il déposa le livre sur une table basse, et, se pencha pour le consulter. Ingell eut un sourire et, d'un mouvement souple, fit un arc de cercle avec son bras. Un léger sifflement empli la pièce, l'homme se releva, l'air surpris et, s'abattit, une tache lit de vin commençant à se répandre sur le sol.
Ingell récupéra le poignard d'argent qui avait sectionnait la trachée de l'homme et, un sourire moqueur aux lèvres, récupéra le livre qu'il referma. Déshabillant l'homme, il enroula le bouquin dans les vêtements, coupa une mèche de cheveux de l'homme et, détacha la bague de cuivre de son annuaire avant de fermer le paquet ainsi formé.
Il fit ensuite les poches de l'homme. Un peu d'or, une chaîne d'argent avec une croix, une bague en argent. Parfait, il s'y attendait.
D'un pas souple et, peu intéressé par ce qu'il avait fait, il sortit de la pièce et redescendit l'escalier avant de sortir de la maison. Il revint en direction du palais.
Deux gardes en gardaient la porte. Ingell, un sourire moqueur aux lèvres, s'approcha du plus jeune et, lui tendit le paquet avant de dire sur un ton léger.

" Pourriez-vous amener ça à la Princesse .. non, l'impératrice. Vous direz que c'est de la part d'Ingell mais, surtout, dites-lui bien qu'un voleur reste un voleur ..."

Il adressa un sourire à l'homme, sourire carnassier, avant de s'éloigner d'un pas léger mais rapide. Il n'avait pas vraiment envie de revoir l'impératrice. Les magiciens ne l'intéressaient pas vraiment, il avait eut sa dose durant son enfance !