Le monde de Syna Un monde où règnent magie et peur... |
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| Comme on se retrouve... (pv Ingell) | |
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Angelina Miller Impératrice de Myzteria
Nombre de messages : 216 Age : 35 Localisation : Un peu partout, mais particulièrement à Myzteria Rang : Enchanteresse, Impératrice de Myzteria Arme : Le Bâton Magique (et Dreik...) Date d'inscription : 08/01/2007
| Sujet: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Dim 17 Juin - 2:48 | |
| Les sabots de l’étalon avaient battus terres et roches pour enfin arriver sur les pavés humides du vieux Dragonard. Ses muscles non plus n’avaient pas été ménagés durant le trajet. Encore tendus à son arrivée dans la ville, ils ne porteraient bientôt plus Angelina. Il fallait à tout prix qu’elle trouve un endroit sûr pour le faire se reposer. Pour l’heure, elle était prise d’un étrange malaise. Elle avançait dans les rues qu’elle avait quittées longtemps avant pour se lancer dans l’aventure qui fit d’elle l’Imperatrice de Myzteria. Jamais elle n’avait remis les pieds dans cet endroit et soudain une multitude de souvenirs l’assaillaient. Elle venait de croiser un personnage plutôt étrange qui prédisait la fin du monde pour le mois prochain et un autre avec une balafre partant du milieu du front et qui se frayait un chemin dans la chaire jusqu’au bas de la joue droite. Un jeune homme d’à peu près son âge était en train de passer habilement sa main dans la besace d’un homme trop occupé à vider une bouteille au goulot. Ah elles qu’elles pouvaient être agréables ces rues là, la nuit! Angelina savait que toutes ne leur ressemblaient pas. Même loin de là. Elle connaissait quelques parcs et auberges où il faisait bon se reposer et vivre et même plusieurs villages avoisinants très accueillant. Voir autant d’agitation dans la capital demeurait inhabituel : d’ordinaire, les rues sont désertes car trop près de la frontière Nord mais ce soir, la liesse paraissait maladive, comme un désespoir qui gangrène un peuple.
*c’est du gâchis. Pourquoi ne partent-ils pas…? Où est la foi qui les animait autrefois? Mais pourquoi se regardent-ils mourir à la fin?!*
Cette vision d’horreur donna au cœur d’Angelina pas mal de fil à retordre. Elle envoya Dreik apaiser un peu ces âmes meurtries. Il parvint à un peu calmer le jeu, alors que tout semblait sans espoir. Toujours sous son capuchon, l’Impératrice passait comme une ombre à travers la foule. Des femmes dont il ne faisait aucun doute sur la fonction qu’elles occupaient parlaient à voix haute et invitaient deux marins au bord du coma éthylique à les suivre. Merveilleux Dragonard… Depuis que les Maudits avaient pris le contrôle, l’atmosphère avait changé du tout au tout. Comme s’il s’apprêtaient à vivre leur dernière soirée, les habitants de la capitale se livraient à des fêtes bacchanales et sans modération. Dreik œuvrait en silence, tentant vainement de redonner un peu de dignité à ceux qu’ils croisaient. Mais ces rues-là pourrissent les autres. Avant son départ, plusieurs des passages qu’elle avait empruntés étaient accueillants et même paisibles. Ce jour là, il ne restait plus rien. Plus rien qu’une épaisse couche de moisissure sur la ville. Le métamorphe revint à sa maîtresse, dépité.
*J’ai fait tout mon possible. J’ai réussi à redonner la rage de vivre à deux petites, c’était plus facile. Mais je ne peux pas veiller à ce qu’il ne t’arrive rien, localiser celui que tu recherches et convertir les humains à la volonté qu’ont les enchanteurs.*
*Je sais que tu auras fait de ton mieux… j’essayerai de leur porter secours plus tard… quand un grain de « trop tard » en plus aura coulé dans le sablier…*
*Tu ne peux pas sauver tout le monde, Wishmaster! Tu gardes Myzteria à un rang très élevé! C’est déjà bien!*
*Je suis incapable d’aider le pays qui m’a vue naître! Je le trahis un peu plus de jour en jour!*
*Mais c’est faux ! Tu as financé des campagnes pour envoyer des médecins pour aider les populations après la violente offensive de Maudits!*
*Ose dire que tu ne l’as pas sentie! Ils nourrissent une haine envers moi! Je dirige un autre Etat que le leur et cet endroit ne manque de rien comparé au leur!*
*Ce n’est pas contre toi qu’ils sont! C’est contre eux-même! Ils t’envient ton courage! Celui d’être partie pour recommencer une nouvelle vie!*
*Qu’importe la raison! Ils me détestent! J’étais de leur famille, Dreik! Je les ai égoïstement abandonnés!*
*S’il y en a une qu’on ne peut pas qualifier d’égoïste, c’est toi. Tu leur donne de l’espoir! Ils t’ont comme modèle, Angie!*
*Un modèle?! Et pourquoi tant de haine dans leurs pensées alors?!*
*Ils sont malheureux mais courageux. Ils veulent défendre Dragonard seuls mais n’y parviennent pas. Ce n’est pas de la rancune qu’ils ont à ton égard. C’est juste un appel à l’aide qu’il renonce à t’envoyer par honte. C’est ton post, ta fonction qu’ils prennent en grippe, pas toi!*
*Tu tournes bien les choses, c’est tout… ça revient au même : Angelina Miller et l’Impératrice ne font qu’un! Chut… tu l'as senti?*
Terminée la conversation avec le Dragon. Tous les sens en éveil, ils essayaient de se diriger vers le faible signal qu’ils avaient cru percevoir. Le cheval cabra au milieu d’une rue, surprenant de nombreux passants. La jeune femme serra les flancs de sa monture de ses bottes noires et le força à s’enfoncer à travers la foule. Il était là, elle le sentait. Tout près. Son cœur battait à une vitesse folle. Presque malade d’être si concentrée sur le jeune homme, Angelina faisait tout ce qui était en son pouvoir pour ressentir la même chose que lui afin de le retrouver au plus vite. Aussi surprenant que cela pût paraître, elle sentait l’angoisse l’envahir. Celui qu’elle recherchait avait-il peur? Non! C’était impossible! Au trot maintenant, elle passait les voies perpendiculaires à la sienne sans faire attention au tableau qu’elle avait sous les yeux. Elle visualisait un espèce de couloir. Une impasse. L’impasse de l’Oubli. Elle stoppa net. A sa gauche, le cul-de-sac dont elle avait eu la vision. Au bout, un spectacle dont elle aurait préféré ne pas être spectatrice… | |
| | | Ingell Enverd
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : En train d'embêter sa princesse préférée :p Rang : humain Arme : l'épée, la dague, le bâton ... Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Dim 17 Juin - 11:42 | |
| Hum, il avait du travail, enfin ! Il allait à nouveau pouvoir repartir sur les routes pour le compte d’un homme, fut-il aussi inconnu que son nouvel employeur. Mais, il allait à nouveau être payé et, de plus, le travail promettait d’être facile. Malheureusement, la tâche se déroulait dans l’empire de Dragonard, donc, prêt d’un endroit ou Ingell n’avait guère envie de mettre les pieds !
Néanmoins, il avait besoin de travail, il serait donc obligé d’y aller ! Avant toute chose, pourtant, il allait faire ses adieux à sa petite princesse. Il se dirigea donc vers l’une des nombreuses boutiques faisant fureur à Myzteria, étant donné l’heure à laquelle il se pointait, les boutiquiers étaient juste en train d’installer leurs étalages. Le garçon vola donc, dès que le boutiquier était rentré en boutique, un gros bouquet de roses rouges. Les fleurs n’avaient jamais été, pour lui, qu’un joli machin ne servant à rien. Il savait néanmoins que toutes les donzelles en raffolaient.
Il se dirigea donc vers le palais, deux gardes en gardaient l’entrée. Il sortit la courte lettre de sa poche, et, fit, tout simplement le tour pour entrer par la porte de service. Les serviteurs en question le laissèrent passer, le reconnaissant. Tous étaient convaincus qu’il y avait une idylle entre la princesse et lui. Ces ragots faisaient bien rire le jeune homme, il était si vieux par rapport à elle et, de si basse condition ! De plus, leur prêter une liaison ;c’était vraiment rabattre la princesse à une moins que rien. Non, Ingell ne se faisait pas d’idée, s’il aimait bien Angelina, il n’y aurait jamais rien entre eux deux. Pourquoi ? tout simplement, parce qu’elle était une princesse et lui, un voleur et, si ces couples fonctionnaient à merveille dans les légendes, dans la vrais vie, il en était autre. Et, de toute façon, Ingell, se voyait mal éprouver de l’amour pour quelqu’un d’autre que lui même. Même pour sa propre sœur, il n’avait jamais éprouvé rien de plus qu’une moquerie sous une façade d’arrogance. Ce n’était pas vraiment de l’amour, même fraternel.
Il se retrouvait donc dans le palais. Bon, selon les domestiques, Angelina était dans la salle à manger, avec ses lopains en train de faire mumuse. Il avait donc tout son temps. Il se dirigea donc vers sa chambre, pièce qu’il avait repéré dès le jour de leur rencontre, ça pouvait toujours servir ! Et, effectivement, ce soir ça servait. Il entra donc dans la chambre de la jeune fille, déposa le bouquet de fleurs carmines sur son lit, la lettre juste à côté. Puis, n’aimant guère faire comme les autres, il sortit par la fenêtre. La garde l’aperçu et, ils reprirent leur partie de gendarmes et de voleur. Ingell les sema sans encombres dans le vieux Myzteria, celui qu’il connaissait à la perfection.
Une fois chose faite, il retourna à l’auberge ou il logeait, là, il entreprit de ramasser ses affaires le plus rapidement possible. Une fois chose faite, il descendit, paya sa chambre pour une semaine et, demanda à l’aubergiste ou l’on pouvait louer un cheval. Celui-ci lui indiqua et, Ingell sortit dans la rue, bien décidé à ne pas voler le cheval mais, bien à le louer. Après tout, il aurait sûrement besoin de pouvoir à nouveau se promener dans Mysteria sans être inquiété et, ce n’était pas en volant à tout bout de champs que ça se passerait ainsi.
Les écuries se profilèrent devant lui, il y entra, demanda un cheval endurant mais pas trop nerveux. Il n’avait jamais été ce qu’on pouvait qualifier de bon cavalier et, un cheval énervé risquait de lui faire perdre son magnifique panache en le faisant mordre la poussière plus d’une fois. Une fois le cheval apprêté, il le paya, se mit en selle et, s’éloigna d’un pas rapide. Il valait mieux ne pas trotter s’il ne voulait pas avoir d’ennuie avec les forces de l’ordre. Ce qui serait embêtant compte tenu du fait qu’il voulait finir sa mission le plus rapidement possible afin d’être payé !
Rapidement, il fut à l’extérieur de la ville et, il put prendre le galop. Nebula s’éloigna derrière lui …Le cheval ne galopait pas très vite mais, à un bon rythme, il avait bien fait d’en demander un endurant car, il ne risquait pas d’arriver avant la toute fin de journée, peut-être même au petit matin ! Et, il ne tenait guère à s’arrêter. Il aurait perdu trop de temps. Ainsi, le cheval galopa toute la journée, Ingell intercalait de temps en temps, une heure de pas pour que l’animal reprenne des forces. Mais, il ne s’arrêta jamais.
Vers le milieu de la nuit, ils arrivèrent enfin en vue de Xyria. Ingell accrocha son cheval à un arbre et, s’endormit à la belle étoile. Il ne tenait pas à entrer dans la ville de suite. Pourtant, lorsqu’il y pénétra, le lendemain à la mi-matinée, il se crut au paradis. Contrairement à ce que l’on disait, la ville n’était pas sans habitants, au contraire, une joyeuse débandade y régnait. Tout le monde se volait, s’arnaquer, se violait, buvait, faisait la fête … Il se croyait arrivé dans un lieu propice à son commerce mais, au fur et à mesure que la journée avancée et qu’il espionnait l’homme qu’il lui faudrait assassiner, il se sentait prit d’un malaise. Ses hommes vivaient dans l’anarchie, comme s’ils devaient mourir le lendemain. C’était une impression désagréable !
Bon, de toute façon, d’ici deux jours son contrat serait terminé et, il pourrait rentrer dans la ville calme qu’était Nebula. Bizarrement, il la préférait à une ville aussi mouvant que Xyria. Plissant les sourcils, il décida qu’il en avait fait assez pour la journée. Il partit donc à la recherche d’une auberge afin de se reposer. Il en trouva une ou il établit son quartier général avec la ferme intention de partir sans payer la note. Le logis était miteux mais, il doutait trouver mieux dans une ville pareille !
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L’homme était seul, il se dirigea vers une ruelle peu fréquentée et, Ingell comprit que c’était l’occasion pour le tuer. Cela faisait deux jours qu’il l’espionnait sans guère de relâche, il commençait à tout savoir de lui. Il le suivit donc, sans se douter qu’il fonçait tête baissée dans un piège. L’homme prenait son temps, flânant. Malheureusement pour lui, il était prit dans un piège, la rue ou il s’était engagé se finissait en impasse.
Souple comme un chat, Ingell se prépara à lui sauter dessus lorsque l’homme prit la parole. Prit de stupeur, Ingell devina tout de suite qu’il venait de se faire avoir.« Que dis-tu d’arrêter ce jeu mon cher Ingell ? » Il se retourna, six hommes bien baraques venaient dans leur direction. Ah, oui, il était même bien dans la mouise ! Plissant le nez, il se recula alors que l’homme qu’il aurait dut tuer allait voir ses gorilles. Il s’était fait avoir, il risquait de passer un très mauvais moment !
Il sentit, contre son dos, le contact rugueux des pierres, il ne pouvait plus reculer, c’était terminé. Il ne pourrait jamais en ressortir vivant, il allait mourir … Les gorilles s’avancèrent, et, l’un d’eux sortit son couteau, il s’avança le plus possible et, tenta de blesser Ingell au visage. Celui-ci évita le coup mais, ne put parer l’attaque d’un second gorille, une large entaille s’ouvrit le long de sa mâchoire. Les coups commencèrent à pleuvoir. Au bout de quelques minutes, Ingell ne pouvait plus se relever, baignant dans son sang. Les gorilles lui avait brisé le bras doit, balafré son visage, abîmé son torse, ses jambes et autre.
Ce fut à ce moment que son ex contrat prit la parole, d’une voix suave, aigre et profondément détestable. Une voix qui donnait des envie de meurtres au pauvre Ingell ! « Mon cher ami, maintenant, je vais te poser une question, pourquoi n’as-tu pas tué l’impératrice lorsque tu le pouvais ? » Ingell eut un soupire intérieur, ainsi, ces idiots travaillaient pour les maudits, il aurait dut s’en douter. Personne ne pouvait lui en vouloir autant qu’eux. Car, après tout, les morts ne parlent pas, ne peuvent pas vouloir se venger et, etc … etc …
Il ne répondit pas à la question de l’homme, se contentant de ramasser les quelques forces qu’il lui restait pour se redresser. Il avait mal mais, pas autant qu’on puisse s’y attendre, à vrais dire, c’était surtout son bras droit qui le faisait souffrir. | |
| | | Angelina Miller Impératrice de Myzteria
Nombre de messages : 216 Age : 35 Localisation : Un peu partout, mais particulièrement à Myzteria Rang : Enchanteresse, Impératrice de Myzteria Arme : Le Bâton Magique (et Dreik...) Date d'inscription : 08/01/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Dim 17 Juin - 12:49 | |
| L'impasse tenaient alignés Ingell à moitié mort, un groupe de cubes intraitables et une ombre montée sur un cheval plutôt nerveux. Pour une action irréfléchie, c'en était une! Elle tira sur les rennes gauches et s'engouffra au grand galop dans ce qu'on pourrait appeler "les lieux du crime". Préférant de loin son don à une lame, elle lança l'épée à Ingell, espérant secrètement qu'il soit assez réactif pour se défendre. Dreik entra alors en scène. De toute sa magnificence, il s'éleva dans les airs achevant de tétaniser les hommes par un effet de surprise sommetoute réussi. La cape qui recouvrait son corps dévoila alors deux mains fines et pales mais dont les veines très marquées probablement par la rage n'annonçaient rien de bon. Un éclair bleuté presque invisible auréola chacune des brutes et bientôt de puissantes convulsions s'éprirent de leurs corps. Un homme plus vieux que les autres réagissait différemment à l'attaque du Wishmaster. Manipulateur, menteur, malin, rusé. Son esprit essayait de résister. Ne cédant pourtant jamais à la colère, Angelina explosa littéralement à la vue qu'elle avait d'Ingell, pourtant d'un an et demi son aîné, au sol. D'ordinaire, elle aurait défendu un petit mais même s'il était plus âgé, elle le protégeait, son voleur.
*Ca, c'est pour ce que tu lui as fait, bouffon.*
Dans les yeux de l'Impératrice, toujours à l'ombre de sa capuche, une expression vengeresse avait passé. Dreik se confirmait en geôlier et bourreau de l'esprit des sbires de ce fourbe alors qu'Angelina s'occupait de lui. Un seconde rafale de convulsions envahit le vieil homme. Il entra dans un état de psychose avancée ou quelque chose d'approchant. Etendu sur les pavés, son regard perdu dans le vide, ses fonctions vitales n'avaient pas été touchées mais son esprit, lui, avait versé dans le néant. Après ce qu'il avait reçu, il lui faudrait probablement des mois avant de réapprendre à parler. Son regard était figé par une expression de peur et sa bouche ouverte accentuait l'idée de cauchemar qu'il avait du vivre. Pas officiellement mort, il n'en était pas moins réduit à l'état de larve presque sans pensées. Terrible chute cérébrale pour un homme de cet catégorie. Les autres gisaient innertes sur le sol mais uniquement du fait de leur sommeil. Le métamorphe avait effacé leur mémoire et les avaient fatigués à lutter pour se rappeler.
"Allez!"
Pas d'une très grande utilité, ce mot avait passé ses lèvres de son propre chef. Angelina aidait Ingell à avancer vers le cheval et essayait vainement de l'y installer.
*Mais qu'est-ce qu'il est lourd!*
Certes, c'était un homme mais il n'avait qu'un an et demo de plus qu'elle. Pour l'heure inconnue au jeune homme, la seule chose qui pouvait la trahir sur son identité demeurait son parfum... Dreik vint au secours de sa maîtresse en élevant le voleur. Il ne volait pas à proprement parler mais au moins il ne brisait pas le dos de celle qui lui avait probablement sauvé la vie.
"Ouvre les yeux! Je n'abandonne jamais un de mes meilleurs informateurs."
Cette fois, elle espérait de tout coeur qu'Ingell reconnaisse sa voix. Peut-être que la mince dose de courage qui parviendrait à ses oreilles réussirait à le faire monter sur le cheval. Inquiétée par l’état de santé de son protégé, par les badauds qui commençaient à s’interroger et par la nuit qui renfermait toute la vermine de Dragonard, Angelina se faisait pressante. Les quelques mots qu’elle avait adressé au voleur avait été portés par une voix à mi-chemin entre la détermination d’une Impératrice et la crainte d’une amie. Amis? L’étaient-ils à proprement parler…? Une chose restait au demeurant : ils étaient là l’un pour l’autre et pour l’heure, il fallait partir et non tergiverser sur ce qui les liait. Leur sécurité importait plus que tout. | |
| | | Ingell Enverd
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| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Lun 18 Juin - 15:36 | |
| Ingell se maintenait appuyé avec difficultés contre le mur. Il était vraiment mal, plus aucune de ses mains n’étaient aptes à tenir une épée et, encore moins à soutenir un combat au rapproché. Il sentait sa tête le tournait et, craignait de tourner de l’œil si ses hommes ne l’achevaient pas rapidement ; Hors, s’évanouir, il ne voulait pas, c’était un trop grand signe de faiblesse. Il avala sa salive, celle-ci avait un goût âcre, super, il crachait du sang maintenant, une de ses côtes devait avoir perforer son poumon … Quoi que, si c’était le cas, il ne serait pas apte à réfléchir sur son sort …
Alors qu’il allait faire son brave une dernière fois, une silhouette à cheval, encapuchonnée s’interposa entre les hommes et lui. Il bénit son sauveur en une prière muette mais, le maudit lorsqu’il lui lança une épée. Son bras droit, il ne pouvait plus le bouger et, se doutait qu’il devait être casser ; Quand un gauche, une ancienne blessure, l’avait toujours empêché de s’en servir. Du moins, pour bretter. Il ramassa donc avec peine l’épée et, resta à genoux, déglutissant avec peine et se maudissant de ne pas réussir à se relever.
Quand il put enfin se remettre debout avec l’aide du mur, tous les hommes étaient à terre et, celui qu’il aurait dut tuer bavait un peu. Il eut un rire rauque qui eut pour effet de le faire se tordre en deux. Tout son corps le faisait souffrir. Jamais il ne s’était sentit aussi mal de sa vie. Heureusement, son sauveur vint l’aider. Sa voix était féminine et, son parfum confira Ingell sans l’idée que c’était une jeune femme qui lui avait porté secours.
Un ange, il avait été sauvé par un ange, ou une fée, enfin, un truc magique et bon dans ce genre, quoi que vu son passé, il aurait plutôt mériter un diable ou une sorcière. Avec son aide, et dans une souffrance inimaginable, il parvint à se hisser sur le cheval. Les yeux fermés à cause de la souffrance, il se mit à respirer plus difficilement. Il n’avait même plus présence de ce qui l’entourait. La foule qui les cernaient à présent l’indifférait.
Une pression dans son dos lui apprit que sa sauveuse était montée elle aussi en croupe. Le cheval se mit en branle et, le garçon demeura ainsi, muet, le bras droit serré contre son cœur, la tête baissée, ses longs cheveux bruns, trempés de sang et de poussières tombant en mèches sales devant son visage. Il finit par tenter de reprendre sa respiration et, ouvrit un œil intimidé avant de dire, dans un semblant de ce qu’il était vraiment.
« Si j’étais un peu plus en l’état, je vous remercierais comme il se doit mais là, je dois me contenter de simples paroles … »
Il referma son œil, poussa un long râle. S’exprimer avait été dur mais, sa position de faiblesse l’ennuyait. Il n’avait pas l’habitude de se faire secourir, en général, c’était plutôt le contraire … quoi que, il ne se mêlait guère des affaires des autres. Mais disons, qu’en plus de se sentit mal physiquement, il avait mal mentalement. Il était blessé dans son orgueil, de stupides malfrats avaient réussis à le berner. Il n’était plus digne d’exercer sa profession. Il n’avait plus qu’à prendre sa retraite et vendre des pommes … | |
| | | Angelina Miller Impératrice de Myzteria
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| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Lun 18 Juin - 18:58 | |
| "Tais-toi. Tu te fatigues pour rien."
Il existait des ordres qu’on aurait préféré ne jamais donner. Elle aurait donné presque tout ce qu’elle possédait pour entendre le son détestable d’une voix dont le ton ne rappelle que trop bien celui qu’elle employait elle-même. L’insolence. Elle avait trouvé un rival et, alors qu’il aurait perdu n’importe lesquelles de leurs joutes verbales, elle se sentait faillir à son tour. Il fallait vraiment qu’il tienne le coup. Elle se résolut à l’idée qu’elle détestait peut-être sa façon d’être parce qu’elle lui ressemblait un minimum mais qu’elle haïssait encore plus de ne pas le voir dans son état normal.
Elle n’aimait pas non plus les éperons et préféra enfoncer ses talons dans les flancs de son cheval plutôt que de lui infliger une quelconque plaie ouverte. De sa main droite, elle dirigeait, de l’autre, elle faisait en sorte qu’Ingell aie un minimum d’équilibre. Malgré qu’il aie traversé Myzteria d’une traite, Foudre-des-Steppes demeurait vif et le souffle d’énergie que lui insufflait sa cavalière pour lui signifier qu’il s’agissait d’un dernier effort avant un repos bien mérité contribuait à rendre son galop léger et souple. Il lui obéissait merveilleusement. Pendant leur fuite, Angelina réfléchissait à un endroit sûr pour une Impératrice et un voleur recherché par un peuple aussi dangereux que celui des Maudits.
*L’Ancien Temple de Lillandra…*
Pas forcément croyante, la solution s’était pourtant imposée à elle. Dans des moments pareils, il fallait croire à n’importe quoi et là-bas, elle avait une idée de la chose à faire. Elle remonta donc le centre de Xyria pour arriver sur un sentier escarpé qui sinuait dans les collines surplombant la capitale. Là, Angelina mit pied à terre et fit passer les rênes au dessus de la tête de l’animal pour mieux le guider. Elle attrapa la bride et posa une main sur le dos d’Ingell vautré sur l’encolure dans le seul but de voir s’il respirait encore.
*Allez! Encore un effort! T’en as connus d’autres!*
Sans trop savoir qui elle essayait de convaincre, elle réitérait les messages d’encouragement. Comme une promesse d’esprit à esprit, elle accompagnait Ingell à chacun de ses pics de douleur et bientôt elle en ressentait quelques uns. Cela faisait déjà une vingtaine de minutes qu’ils avaient quitté l’impasse et ce que pouvait éprouver le jeune homme commençait à s’inscrire dans le ressenti de l’Impératrice, atténué, certes, mais tout de même! Ca faisait un mal de chien! Elle avait deux solutions : soit elle rompait le contact et elle ne souffrait pas, soit elle n'arrêtait pas et Ingell céderait peut-être pas à la panique… ce qui n’était pas forcément la pire des solutions. Tant pis pour elle. Il ne restait qu’une centaine de mètres. Déjà les ruines du lieu de culte se profilaient dans les rayons de Lune.
*On y est presque…*
Les roches roulaient parfois sous les sabots du cheval et un mouvement brusque devait obligatoirement donner naissance à un nouvel assaut de souffrance. Le chemin portait vraiment bien son nom : "Chemin de la Pénitence". On savait pourquoi maintenant! Le cheval soufflait à chacun de ses pas et Angelina n’avait de cesse de l’encourager. Plus qu’une dizaine de mètres. Elle reposa sa main sur le dos d’Ingell dans le même but que précédemment. Il respirait encore. Il n’y avait rien à redire du fait qu’il était du genre tenace! Elle guida Foudre-des-Steppes et son "chargement" jusqu’à l’intérieur du Temple, par ce qui, autrefois, avait été une porte de sept mètres de haut et qui ressemblait maintenant à un trou dans un mur inachevé. Elle conduisit Ingell jusqu’à jusqu’à l’autel. Elle ne put s’empêcher de lui adresser la parole.
"En d’autres circonstances tu m’aurais fait une autre de tes remarques désobligeantes…"
Elle n’appréciait pas beaucoup l’idée d’arriver avec lui jusqu’à l’autel mais elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’il s’allonge. Elle s’arrêta cependant au milieu des restes du Temple et fit demi-tour abandonnant à son triste sort le cheval et le voleur. Elle s’affairait à l’entrée. Au bruit qu’elle faisait, on devinait qu’elle cherchait quelque chose de précis puis plus rien. Angelina avait du passer du déménagement à un travail plus minutieux. Un grincement presque imperceptible plus tard, on entendit le son d’un objet qui se balance à cause du vent. Elle venait de refermer la porte d’une petite lanterne et l’avait suspendue à l’entrée. Elle savait que de là où ils étaient, elle serait trop faible comparée aux lumières de Xyria toujours animée en contre-bas pour qu’on repère leur position mais assez forte pour faire passer le message.
*Faîtes qu’il s’en souvienne…*
Elle repartit en direction de ses deux protégés et acheva de les conduire au lieu désiré. Elle incita la monture à se serrer contre l’imposante pièce de marbre.
"Tu vas hurler mais je n’ai pas le choix… à "trois" on va passer du cheval à l’autel… t’es prêt? De toute façon je ne t’en laisse pas le choix… un… deux… trois!"
Debout sur l’autel pour réceptionner Ingell, elle avait non sans mal réussi à le transposer de l’un à l’autre. Passée en position assise sur ses mollets, elle était occupée à aligner les bras d’Ingell avec son corps quand des pas résonnèrent contre les murs à moitiés abattus.
"Tu veux le sacrifier?"
"Bien évidemment! Et après, on le mange! C’est lui qui régale! … Tu sais que tu es drôle quand tu t’y mets?"
"Toi, tu es toujours aussi cynique. Ca fait plaisir de voir que tes fonctions ne t’ont pas changée. J'ai toujours le droit de te tutoyer? Qu’est-ce qu’il s’est passé?"
"Ben oui! Surtout quand je suis en cavale! Je te raconterai plus tard. Il est blessé."
"Je m’en doutais un peu. Tu me fais peur parfois..."
Les traits d’un homme d’une vingtaine d’années se précisèrent au fur et à mesure qu’il avançait vers eux. Il portait une mallette à droite et des bougies encore neuve à gauche. Angelina repartit en direction de l’entrée en quête de la lanterne. Le nouveau venu alluma les mèches et l’Impératrice les fixait autour d’Ingell en faisant couler un peu de cire. Au fur et à mesure que le plan de travail était aménagé, on découvrait ses entailles, ses bleus et ses œdèmes.
"On avait parlé d’une dette! Pas d’un chantier! ... Et c'est qui, d'abord, hein?"
"'T'occupe... Une vie pour une vie, ça me paraît honnête."
"Oui mais bon… il faudra plusieurs heures pour que je le recouse, que je lui pose des atèles et de quoi tenir debout… il est tout désarticulé ton pantin!"
"Arrête, s’il te plaît. C’est pas le moment. Ce qui m’inquiète c’est sa respiration. J’espère qu’il n’a pas de poumon perforé…"
Aux derniers mots de son amie, le jeune homme commença sérieusement à s’inquiéter pour Ingell. Il écouta patiemment la respiration de son "patient" et assura Angelina d’un battement de paupières que ses poumons devaient être intacts… enfin… moins abîmés que le reste.
"Je crois qu’il a une côte cassée qui appuie sur son poumon gauche. C’est pour ça qu’il respire difficilement."
Il repéra la-dite côte et, en effet, elle était bien bleutée et enfoncée par rapport aux autres. Le médecin commença alors à sortir une quantité impressionnante d’outils de son sac et Angelina reporta ses yeux sur le visage diaphane et baigné de sueur d’Ingell. Il avait de la fièvre. Il continuait de se battre comme un diable.
"T’es avec nous, Inge?"
Sa voix était beaucoup moins assurée que d’habitude et elle hésita longuement avant de poser sa main sur le front du jeune homme. De l’autre, elle poussa son capuchon à tomber sur ses épaules. Ses longs cheveux noirs restèrent prisonniers du manteau à l’exception de deux mèches qui encadrèrent son visage. | |
| | | Ingell Enverd
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : En train d'embêter sa princesse préférée :p Rang : humain Arme : l'épée, la dague, le bâton ... Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Mar 17 Juil - 8:58 | |
| Le trajet fut des plus éprouvants pour Ingell car, malgré la complaisance d’Angelina, qui faisait tout afin qu’il ne bouge pas trop, son corps se vidant de sa vie, avait tendance à ne plus lui obéir. C’était une drôle de sensation que celle que l’on éprouvait lorsque son corps commençait à devenir distinct de son esprit. Il savait qu’il lui suffisait d’une pensée et, il aurait lâché son enveloppe matérielle pour s’en allait flotter parmi les astres. Mais, faire le grand saut signifiait mourir. Oui, il arrêterait de souffrir mais, ne vivrait plus jamais.
Plus jamais il ne pourrait embêter sa p’tite princesse, il ne pourrait plus lui faire ses cadeaux bassement matériels qu’étaient les bijoux ou les fleurs. Il ne pourrait plus, non plus, lui voler de baiser … Néanmoins, l’inconnue qui l’avait sauvé semblait qu’il tienne à la vie, Ingell l’entendit murmurer une phrase qui se voulait un ordre empli de douceur et de bienveillance.
Il décida alors qu’il allait survivre, qu’il allait continuait son petit bonhomme de chemin. Jusqu’à présent, la vie n’avait pas toujours était tendre avec lui. Il avait toujours marché droit devant lui, piétinant les gens sans prendre garde à ce qu’ils pouvaient penser. C’est ainsi qu’il avait quitté sa sœur, leur maître le vieux magicien, c’était pour cette raison q’il s’était retrouvé d’aussi longs mois en prison. Une expérience qui lui avait quelque peu gâché la vie. Il décida donc, comme un adolescent empli de bonnes intentions, qu’à partir de ce jour, il vivrait une vie encore plus dépravée qu’auparavant, profitant de chaque journée comme si ce serait la dernière. Une bien belle résolution à laquelle il était, à présent, tenu de s’y tenir !
La voix de la jeune femme parvint à nouveau à ses oreilles, elle l’encourageait à rester en vie. Inge avait envie de se redresser et de lui crier, à cette idiote, qu’il n’avait aucune intention de mourir et que, bien au contraire, il était empli d’une sourde détermination. Lorsqu’il serait sur pieds, il irait voir Angie, essaierait de la convaincre pour que tous les deux partent en chasse de ceux qui voulaient la tuer. Ca serait toujours drôle et, empêcherait le petit voleur de s’ennuyer. En effet, si Inge faisait si souvent des choses idiotes, c’était la faute à son ennuie maladif. Il ne supportait pas de se morfonde, ce problème le mettait dans des situations peu agréables.
Soudain, l’atmosphère autour de lui changea. Beaucoup trop faible, torturé par la douleur, il ne put ouvrir les yeux et, son subconscient resta à se poser la question. La femme reparla, il ne comprit pas, la douleur avait reprise, plus forte, étincelante comme un poignard d’argent, vibrante comme une goutte d’acide. Deux mains l’empoignèrent. Il poussa un hurlement de douleur, Il sentait qu’il était à présent allongé sur un socle de pierre. Malheureusement, en bien trop mauvais état, il n’était guère en état de s’en faire la remarque.
Des pas s’ajoutèrent au souffle rauque du garçon. Un homme venait de se joindre à eux. Ingell ne le remarqua pas.
Ils commencèrent à s’affairer autour de lui et, dans un sursaut de lucidité, Ingell en prit conscience. Il tenta d’ouvrir les paupières mais, n’y réussi que lorsqu’une main se posa sur son front. Les yeux fiévreux, il contempla la femme qui l’avait sauvé, elle avait ôté son capuchon, dévoilant un visage pâle et fin et de longs cheveux noirs. Il la reconnu immédiatement. Ses lèvres sèches s’étirèrent en un léger sourire avant qu’il ne murmure d’une voix douce.
« Angie … »
Un seul mot, il n’eut pas la force d’en prononcer d’autres, ses yeux se refermèrent, sa respiration redevint aussi difficile et, il sembla replonger dans les affres de la douleur. | |
| | | Angelina Miller Impératrice de Myzteria
Nombre de messages : 216 Age : 35 Localisation : Un peu partout, mais particulièrement à Myzteria Rang : Enchanteresse, Impératrice de Myzteria Arme : Le Bâton Magique (et Dreik...) Date d'inscription : 08/01/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Mar 17 Juil - 16:48 | |
| Angie… un voleur en cavale venait d’appeler l’Impératrice (en cavale elle aussi) pas son surnom. C’en fut assez pour que le jeune homme, qui œuvrait depuis maintenant quinze long minute, interrogeât du regard. Le regard que lui lança l’enchanteresse lui intima de la fermer une fois pour toute sur le compte d’Ingell. Il ouvrit la bouche prêt à protester mais, comme elle demeurait de glace, il s’en reteignit. Elle reposa les yeux sur la crapule qu’elle venait de sauver et lui adressa un reproche, bien que sa voix ne le signifiait pas particulièrement.
"Je suis contente que tu m’aies reconnue mais je t’ai déjà dit de te taire."
Non, elle n’était pas blessée dans son impérial amour propre mais quand elle donne un ordre, on lui obéit. Une grande statue, allégorie de Lillandra, représentant une femme dotée d’une épée et de fleurs dominait la scène. Angelina s’éloigna d’Ingell, ayant capté le sourd message qu’il lui avait envoyé, plus tôt sur le chemin de la Pénitence. Monsieur n’avait pas l’air décidé à mourir. Elle se hissa sur le sol en marbre et regardait l’opération en balançant ses jambes dans le vide.
"T’es vraiment pas une Impératrice comme les autres…"
"Tu connais les autres?"
"T’as très bien compris ce que je voulais dire… Dis-moi au moins ce qu’il se passe. Je connais un million de cachettes et je pourrais vous indiquer des raccourcis."
Après un soupire, Angie rapprocha ses membres inférieurs de son tronc et les entoura de ses bras avant de poser son menton sur ses genoux. L’image aurait pu être belle : l’Etat de Myzteria sous domination céleste… mais elle avait un peu de mal de croire aux dieux… On aurait dit qu’il avait tout compris alors que c’était impossible. Le yeux bleus passaient du corps inerte d’Ingell au brun de ceux du médecin.
"Moi aussi je les connais…"
"Le paysage à changé, en un an, ton Altesse."
"Ca fait déjà un an?"
"Un peu plus…"
"Ca passe trop vite… Chut!"
En un bond souple et silencieux, elle rejoignit le sol. Rapidement, elle souffla trois des six bougies, afin d’atténuer la lumière. Elle fit signe à Milo de n’en laisser qu’une allumée, une fois près de la "porte" d’entrée. Munis d’une lampe-tempête, trois gardes aux couleurs de Dragonard s’approchaient en riant grassement du temple. L’un deux s’arrêta, persuadé d’y avoir entendu quelque chose. Elle était repérée… en essayant d’escalader le mur où s’était tenue la porte et qui était à moitié effondré, une des pierres avaient roulé.
*Dreik! Ordonne-leur de faire demi-tour! Vite!*
Un Dragon de fumée noire, parfaitement camouflé dans la nuit, s’éleva du lapis lasuli. De là où elle se trouvait, elle avait vu son métamorphe plonger le détachement dans une sorte de somnolence avant de les voir repartir. Dreik revint alors que les gardes, encore un peu étourdis, continuaient de s’éloigner.
*Excellent, mon grand!*
*Qu’est-ce que tu aurais fait sans mois…?*
*Euh… j’aurais évoqué un… secret d’Etat!*
*Ce vaut-rien?! Un secret d’Etat?!*
*Oui bon c’était peut-être un peu fort…*
Elle rejoignit les deux hommes et recommença à faire le tour de l’autel avec la dernière bougie allumée afin de refaire étinceler les autres. Lorsqu’elle passa entre Lillandra et l’autel, elle en repéra une, plus petite, qu’elle n’avait pas vue lorsqu’elle s’était assise pourtant juste à côté. Comme dans ces moments-là, on serait prêt à croire n’importe quoi, elle embrasa la mèche de celle-ci aussi… indirecte prière pour la santé d’Ingell. Justement, elle reporta son attention sur lui et le découvrit bandé au thorax et portant une atèle au bras gauche.
"J’ai encore du travail mais la fièvre est un peu tombée on dirait."
"Normal. Il fait nuit et il est sur un bloc de marbre… c’est pas forcément ce qu’il y a de plus chaud."
"J’essayais de te remonter le moral…"
"Merci… Milo…" | |
| | | Ingell Enverd
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : En train d'embêter sa princesse préférée :p Rang : humain Arme : l'épée, la dague, le bâton ... Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Mar 24 Juil - 12:47 | |
| Ingell était plongé dans un sommeil comateux. Dans son sommeil peuplé de visions et de rêves, il voyait apparaître devant lui des gens qu’il avait quitté, des gens qu’il aurait pensé ne jamais revoir. Ingell venait du continent disparu. Un continent ou vivaient encore quelques familles. Des familles vivant à l’écart des conflits du monde. Jusqu’à son arrivée dans le monde connu, Ingell s’était toujours cru foncièrement bon, il n’avait jamais pensé qu’il puisse avoir en lui un mauvais fond mais, malheureusement, le contact avec des hommes mauvais l’avait changé. A présent, il le savait, chaque humain avait en lui une part de bon et une part de mauvais. Selon ses gestes, selon son enseignement, l’une des parts prédominaient. Chez Inge, le mauvais l’avait emporté mais, il n’était jamais trop tard pour changer. Après tout, il était tout de même maître de ses pensées, celles-ci n’avaient pas encore étaient totalement corrompues ! Le visage de sa très chère sœur apparu clairement en ses pensées. Il frissonna, plus mentalement que physiquement car, son corps n’en avait pas la force. Après leur arrivée sur le continent connu et habité, tous les deux s’étaient séparés et, n’avaient plus du tout de nouvelles l’un de l’autre. Ca n’avait guère dérangé Ingell, trop occupé, qu’il était, par lui même. Mais, à présent, il s’en rendait compte, ce qu’il avait fait était idiot. Coupé les ponts avec sa seule famille, ce n’était pas très glorieux. Le visage du vieux mage se profila juste après, lui aussi lui manquait, vraiment. Cet homme avait été leur tuteur mais depuis leur arrivée, il n’avait aucune idée de l’endroit ou il pouvait se terrer. Il songea aussi que, jamais ces deux personnages n’auraient commis les erreurs que lui avait fait. C’était étrange de se dire qu’il avait toujours était le plus fort physiquement des trois et, qu’il se retrouvait le plus idiot.
Soudain, il se sentit soulevait de son sommeil comateux et agité. Il ouvrit ses paupière et aspira une goulée d’air frais. Il reprit, lentement, conscience de ses muscles, de ses os, de ce qu’il était. C’était une sensation très étrange et, particulièrement désagréable. Il avait encore mal mais, la douleur se faisait plus sourde, moins forte. Il n’avait plus envie de hurler à pleins poumons. C’était déjà ça. Il finit par ouvrir en grand son unique œil et, le planta sur les deux protagonistes qui le contemplait. Un jeune homme qui devait avoir à peu près son âge et, Angelina. La p’tite princesse. Ces quelques mouvements, cet effort de volonté avait épuisé le jeune homme qui referma son unique œil et, plongea à nouveau dans le sommeil. Mais, cette fois-ci, il se sentait plus calme. | |
| | | Angelina Miller Impératrice de Myzteria
Nombre de messages : 216 Age : 35 Localisation : Un peu partout, mais particulièrement à Myzteria Rang : Enchanteresse, Impératrice de Myzteria Arme : Le Bâton Magique (et Dreik...) Date d'inscription : 08/01/2007
| Sujet: Re: Comme on se retrouve... (pv Ingell) Jeu 20 Sep - 12:09 | |
| "Il est dans un sale état."
"Ah oui?! Tu m’apprends quelque chose, là…"
"Arrête tes sarcasmes. Il n’en peut plus! Les opérations qu’il a subies l’ont éreinté. Il faut qu’il se repose… Et pas dans un vieux Temple où les courants d’air rivalisent avec les bêtes sauvages."
"C’est lui la bête sauvage…"
"Angie!"
"T.t.t.t.t Tu parles à une Impératrice là!"
"Comme si ça te faisait quelque chose…"
"Pfff… Je ne sais pas quoi faire, Milo… Soit je le mets dans un endroit sûr le temps de sa convalescence et il risque de mourir sur le chemin et sur le dos de mon cheval, soit on reste ici et c’est le froid et tout ce qui peut nous arriver qui le tuera…"
"Achève-le, alors."
"T’es pire que moi!"
"Bon… sérieusement, je pense avoir une idée. Reste-là. Je reviens."
Angelina avait sifflé entre les dents qu’elle n’allait pas abandonner le bout de viande pour lequel elle s’était battue en regardant son ami partir. Elle reprit sa place au pied de la statue de la Déesse et recommença à jouer avec la flamme du petit cierge qu’elle avait trouvé. De temps en temps, alertée par une toux rauque ou un sifflement pulmonaire, elle levait les yeux. Parfois même, elle daignait descendre de son trône improvisé pour rehausser la tête de cet effronté, l’humidifier ou simplement marcher entre les bancs de bois vermoulus. Dreik faisait du mieux qu’il le pouvait pour la calmer mais en vain. Non, elle ne s’énervait pas mais s’inquiétait… pour Milo! Il avait promis de revenir mais dans quelques heures le jour commencerait à poindre et il serait plus repérable que jamais. Pour Ingell, elle n’était pas vraiment inquiète… elle avait juste envie de lui donner la plus belle claque qu’il n’ait jamais reçue pour avoir traîné seul dans ce coin… mais après tout, il ne connaissait pas aussi bien l’endroit qu’elle…
Comme elle n’avait vraiment que cela a faire, elle s’assit sur un tas de gravas et commença à lustrer ses bottes noires à l’aide d’un bout de rideau de velours qui dépassait d’entre les pierres. Quand elle en eut terminé, elle repartit en quête de quelque chose d’autre à faire. Il lui fallu quelques minutes avant de trouver un bout de bois d’une quinzaine de centimètre. A l’aide de son poignard, elle commença à lui ôter l’écorce, puis la partie la plus intérieure. Ayant finalement obtenu une baguette taillée en pointe, elle en mit un extrémité dans la flamme de la bougie qui se trouvait la plus près du piédestal de la statue. Retardant par de lents mouvements sa combustion, Angelina ne prêtait presque plus attention à Ingell, comme hypnotisée par cette lueur rougeâtre dans la pénombre. Elle dessinait, le regard perdu dans les méandres de ses souvenirs, des signes, des courbes, des traits à l’aide de son crayon de feu sur la feuille d’obscurité. Ainsi, elle fit passer trois longs quarts d’heure. C’est un sifflement qui la sortit de sa rêverie. Elle s’aventura prudemment au dehors. Milo se tenait tout près d’elle. Il était monté sur une charrette de bois attelée de deux chevaux de traie. Un sourire illumina le visage de l’Impératrice. L’idée était simple mais efficace. Tous deux se dépêchèrent de transporter Ingell d’abord sur Foudre-des-Steppes puis jusqu’au chariot. D’un bon agile, Angelina prit place au font afin d’attraper les épaules du blessé. Quelques minutes plus tard, probablement plus longues pour lui que pour eux, tous étaient en route. Angelina tirait les brides de sa monture depuis le chariot. La descente fut plus agréable que la montée. Bien sûr, les nids de poules, les pierres saillantes ne faisaient pas du bien à tout le monde.
Le jour n’était pas encore présent quand ils arrivèrent dans un village, au beau milieu d’une clairière. Le bois qui surmontait les Plateaux Orageux les abriteraient. Ils étaient alors au Sud de Dragonard. Une bonne nouvelle… Les messagers des Ténèbres ne s’aventuraient pour ainsi dire jamais là-haut. Le corps meurtri du jeune homme fut transporté dans une chaleureuse chaumière où un feu de cheminé avait été allumé près d’un lit ouvert qui attendait Ingell.
"Je suis désolée de ne pas avoir fait plus mais…"
"… Eline! Ce que je suis contente de te revoir! Ce que tu as fait est déjà très bien! Je ne vous remercierai jamais assez!"
Angelina chuchotait mais le ton de sa voix ne camouflait que mal sa surprise et sa joie. Eline et Milo se connaissaient depuis des années. Ils n’avaient jamais supporté les Maudits et l’amitié comptaient à leurs yeux bien plus que leur vie. Eline avait préparé la maison pour accueillir tout le monde. Elle était fatiguée mais souriante. On installa alors le jeune homme près de la cheminée dans un lit au confort assez sommaire mais sans nul doute possible mieux qu’un autel. Angelina ferma la porte derrière elle, et le laissa seul.
Elle avait rejoint ses deux amis et, autour d’une table, ils discutaient de cet ancien temps et de l’avenir, de ses pièges et aussi de la nouvelle géographie des lieux autour d’une boisson chaude. Une seconde cheminée dans cette pièce donnait affreusement envie de dormir à l’Impératrice… mais elle n’en fit rien. Il fallait qu’elle connaisse tout de ce nouveau Dragonard et le temps pressait… | |
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